25 décembre 2007

L'espoir

Noël est souvent associé à l’espoir. Pourtant, l’espoir est loin d’être souhaitable.

Rappelez-vous l’histoire de la boite de Pandore. Pandore, succombant à la curiosité ouvrit une Jarre contenant tous les maux de l’humanité. Au fond de cette boite se trouvait aussi l’espoir. On peut donc affirmer que l’espoir fait parti des maux de l’humanité.

Ce qui est le plus difficile à faire lors d’une perte, ce n’est pas le deuil de ce qu’on a vécu, c’est le deuil de ce qui aurait pu être, le deuil de tous ce qu’on a rêvé. L’espoir, loin d’apaiser la douleur, vient l’amplifier.

C’est rempli d’espoir qu’on reste accrochée à une ancienne relation.

C’est l’espoir qui nous maintient dans une situation difficile.

C’est l’espoir d’une famille unie qui nous rend triste à Noël

C’est l’espoir que Charmant revienne qui fait qu’on n’arrive pas à s’ouvrir au nouveau prétendant.

C’est l’espoir d’un bonheur possible avec le nouveau prétendant qui fait qu’on est blessée à la lecture de ses récits de voyages.

L’espoir vient nous placer dans l’attente que quelque chose de bien survienne, qu’une vie meilleure s’offre à nous. En nous éloignant de la raison, l’espoir nous pousse à poser des gestes tous plus fous les uns que les autres dans le but d’approcher notre idéal. Ces espoirs sont bien souvent déçus.

Il est beaucoup plus prudent de profiter des bonheurs que la vie nous offre quand ils se présentent, sans espérer que l’impossible ne survienne. Le bonheur est ainsi fait de la somme de bons moments et les déceptions se font plus rares.

18 décembre 2007

Aperçu

Il n'aura fallu qu'un simple aperçu pour que s’écroulent les promesses d'amour naissant, pour que la tempête se remette à souffler sur mon coeur, pour que les larmes s'installent dans mes yeux. Je n'aurai réussi qu'à me rendre invisible, qu’à faire taire les supplications et les mots d'amour. J'aurai échoué à te faire voir au fond de mes yeux la profondeur de mon amour, à te laisser goûter les mots que mon coeur a placés pour toi dans ma bouche. Je n'ai été qu'incapable de te laisser palper les vibrations de mon désir, ma tristesse infinie de te laisser être loin de moi.

17 décembre 2007

Éloge de la clarté

À ma plus grande fan, mon volcan préféré…

En ces veilles de Noël faisons un vœux : que la lumière soit !

Il est malheureusement dans nos traditions de laisser le flou s’installer, comme si on était plus à l’aise dans le brouillard, comme si ne pas affronter la réalité nous rendait plus confortable. Au contraire, il est beaucoup plus simple de gérer ses attentes et de prendre des décisions quand les choses sont claires.

Prenez un exemple au hasard… disons...les relations amoureuses !

Au lieu de simplement exprimer à l’autre qu’on n’a pas envie de le voir, qu’on préfère faire autre chose de ce temps qui est devant nous, on laisse vaguement sous-entendre qu’on pense qu’on est occupé. On s’évertu à détourner la vérité pour éviter d’assumer ce qu’on est, pour ne pas blesser l’autre, pour se garder des portes de sorties. Pourquoi alors ne pas être clair : « je ne sais pas ce que je veux, tu m’attires, j’ai envie d’en profiter ». Voilà qui est honnête et qui permet de respecter véritablement l’autre. Ainsi au premier accrochage les bases sont claires et ça évite de se sentir coupable.

Même chose dans le cas inverse, au lieu de se situer dans l’attente, postée à côté de l’autre avec des grands yeux remplis d’amour et de désir, pourquoi ne pas simplement dire : « tu me plais, j’ai envie d’explorer où notre histoire peut nous mener » Pourquoi ne pas faire comme si on était des adultes. Idem lors d’une rencontre fortuite avec Charmant le disparu, au lieu de lancer avec désinvolture un traditionnel « ça va? » pourquoi ne pas risquer un délicat « tu me manques.»

Bien sûr, la peur d’être jugée continue de nous hanter comme à l’époque de la cour d’école Pourtant tout ce qu’on est a le droit d’exister et la meilleur façon de lui donner une existence c’est de mettre des mots dessus. Comme le disais si bien Wittgenstein : « les limites de mon langage sont les limites de mon monde ».

Soyons clairs, être clair ne protège de rien, ni de la peine ni des situations désagréable où le malaise s’installe. Mais au moins, on aura l’impression de vivre la même histoire que l’autre.

9 décembre 2007

Les grenouilles

Si vous demandez à ma princesse de 3 ans qu’est-ce qui se passe quand une princesse embrasse une grenouille, elle vous répondra que la princesse se change en grenouille. C’est son papa roi qui lui a appris cette version de l’histoire. À bien y penser, c’est une excellente façon de voir les choses. On a beau se faire croire que nos baisers et notre amour infini transformeront n’importe quelle grenouille en prince charmant, il y a fort à parier qu’il y a plus de chance que vous vous perdiez en cours de route et que dans un ultime effort pour réussir le couple parfait vous vous transformiez en grenouille.

D’abord, on ne peut pas transformer l’autre, on ne fera pas d’un adepte de la perfection, un gars Zen que rien n’atteint, peu importe le degré de plaisir que vous atteignez dans le chaos de la chambre à coucher. Bien sûr, des transformations minimes sont possibles et même nécessaires quand on aime vraiment : faire plus de ménage, s’épiler plus souvent, mettre plus de robes, aller voir un film d’action au cinéma etc . Par contre, personne de devient drastiquement quelqu’un d’autre par amour.

On ne peut pas non plus être le gourou de l’être convoité. Accepter de voir Charmant à l’occasion parce que votre contact le fait grandir et comprendre que ses visites s’espacent parce que vous êtes confrontante et/ou intimidante n’est pas une situation souhaitable. Encore moins, si vous attendez la grande transformation qui fera enfin de lui l’époux idéal.

Si on accepte ces postulats de base, il est impératif de se tenir loin des grenouilles, des mecs chez qui on décèle un « potentiel que personne n’a jamais vu ». Il est fort probable qu’il ne sache pas qu’il a ce potentiel et qu’il ne soit pas intéressé à l’investir. Il est préférable de se tourner vers des hommes rencontrés au rayon tel quel ou du moins ne jamais oublier qu’en essayant de faire perdre à un prince sa peau de grenouille on risque d’y laisser la nôtre!

2 décembre 2007

Éloge de l'impatience

Les conventions sociales pourraient nous faire croire le contraire mais l’impatience n’est pas un défaut. Au contraire, il s’agit d’un trait de caractère fort bénéfique dans plusieurs situations. Remarquez bien autour de vous, une personne impatiente est souvent une personne qui effectue des changements rapidement dans sa vie, qui avance sans cesse convaincue qu’il y a toujours quelque chose de mieux qui l’attend quelque part. Quelqu’un qui n’a pas besoin de 12 études de faisabilité et de l’avis de 8 experts avant de retourner aux études ou de changer de boulot. Bref, quelqu’un qui saisit(ou même provoque) les occasions d’améliorer sa vie.

L’impatience permet d’avancer plus rapidement des dossiers au bureau en bousculant un peu l’ordre établi, au lieu d’attendre le moment propice. Cette impétuosité permet de s’inscrire immédiatement à des cours de piano, de chant, de swing etc sans attendre la retraite. Les gens impatients font probablement plus de chose de leur vie que les gens patients

Ce bouillonnement permet aussi de se sortir plus rapidement d’une relation poison, il évite d’attendre une éternité que les choses changent, que l’autre moitié se décide à nous aimer. L’impatience permet de mettre fin à une histoire déchirante du jour au lendemain, à la minute (ou presque) où on en a assez.

C’est aussi ce qui permet à un coeur meurtris d’envisager rapidement une nouvelle relation, d’accepter un rendez-vous galant peu après une déchirure. C’est ce qui fait que dans une nouvelle relation on attend pas des années avant d’exprimer ce qui se passe dans notre cœur et ce qu’on souhaite au quotidien.

Bien sûr avec l’impatience vient le défi d’être attentif au rythme de ceux qui nous entourent afin de moduler notre rythme au leur. Certains, loin d’être impatients peuvent même se complaire dans la lenteur et l’immobilisme. Il faut alors reconnaître les avantages de notre hâte tout en cherchant une vitesse de croisière qui sera satisfaisante pour tous.

En vieillissant, on devient généralement plus patient, on se résigne. Liée à nos peurs et nos blessures cette néo-patience n’est pas nécessairement une amélioration. Sous prétexte de tendre à la patience, on laisse nos peurs nous envahir et prendre tout l’espace. On se soumet aux conventions sociales en réfrénant notre intensité, en enfouissant au fond de notre être les gestes fous qu’on aurait envie de poser. On y perd l’émerveillement, l’excitation, les papillons. Dommage !