18 février 2008

Le poids des autres

Les autres me pèsent…

Les autres qui sont si certains des gestes que je devrais poser, des choix que je devrais faire.

Les autres pour qui le chemin de mon bonheur semble si évident.

Les autres qui me dictent avec certitude les réactions que je devrais avoir.

Les autres pour qui ça semble si évident réussir sa vie, que je finis par me sentir incompétente.

C’est fou comme le désir des gens qui nous aiment de nous voir heureux peut devenir lourd. Comme si on finissait par se sentir nul de ne jamais réussir à atteindre le forfait bonheur qu’ils nous souhaitent. Comme si on finissait par croire qu’ils savent mieux que quiconque ce qui est bon pour nous. Comme si on accordait plus de valeur à leur avis sur le sujet qu’à ce qu’on ressens. Comme si on avait l’impression de les décevoir quand notre sentiment de ne pas y arriver refait surface.

Comme si tous les vœux de bonheur de nos amis finissaient par peser au point d’handicaper notre capacité à vivre notre propre vie.

Il n’y a que moi qui peut savoir ce qui est bon pour moi … et choisir de le faire ou pas…

16 février 2008

Cicatrices

Il est des peurs insurmontables, des blessures impossibles à guérir, des cicatrices qui défigurent le coeur pour plusieurs éternités.

Des cicatrices tellement nombreuses qu’elles se transforment en bouclier, empêchant pour toujours quiconque de s’approcher du cœur sans causer un déluge de larmes.

Des blessures tellement profondes, qu’on dirait des tunnels qui précipitent dans des abîmes de douleurs auxquels on finit par s’habituer, où on finit par se sentir chez soi.

9 février 2008

Se conter des peurs

Lorsqu’un nouveau prétendant fait son entrée dans notre vie, quoi de plus confortable que de lui attribuer la responsabilité de la non viabilité de la relation. Quoi de plus facile que de prendre tous et chacun à témoin d’une trop grande ardeur. Quoi de plus sécurisant que de lui laisser entre les mains les événements et les mots qui nous ont fait peur.

Pourtant, si on se force à être honnête, si on fait l’effort d’aller voir au fond de nous, la vérité nous saute aux yeux. La racine de cette peur est bel et bien située à l’intérieur de nous. Ce qui fait peur ce n’est pas la proposition rapide de l’autre de bâtir avec nous, de partager le quotidien et ses multiples plaisirs, c’est la résonance qu’a cette proposition au fond de notre cœur, c’est le rêve que cette ouverture fait naître qui nous terrorise. C’est l’idée de devoir maintenant réfléchir aux multiples possibilités de bonheur qu’on avait bien rangé dans une boite. C’est la brèche dans notre carapace que fait apparaître cette soudaine douceur, la peur de ne pas pouvoir survivre sans elle, l’impression que notre cœur pourrait retrouver sa tendreté.

Un peu comme une peau nue qui goûte pour la première fois la caresse du vent et qui en apprivoise peu à peu les nouvelles sensations.