30 octobre 2008

Téléphone

Attendre ton appel. Regarder les minutes s’écouler et souhaiter ardemment que la sonnerie du téléphone interrompe ma marche vers ce chemin qui m’éloigne de toi. Pianoter toutes ces mélodies qui me ramènent à toi, ressasser sans cesse mes souvenirs de nous deux, laisser le rêve de la dernière nuit m’envahir, me perdre dans d’improbables statistiques.

Puis, le silence persistant, éteindre la sonnerie et me rendre la mort dans l’âme à ce rendez-vous galant qui me conduit lentement loin de toi, loin de moi.

26 octobre 2008

10 trucs pour survivre à une peine d’amour

Truc 1 : Se convaincre que tous ce que fait l’autre n’est aucunement lié à nous. Les sourires, les yeux doux, les blagues, les attentions. Il se conduit comme ça avec tout le monde, il est comme ça par réflexe.

Truc 2 : S’empêcher de toute pensée sur ce qui pourrait être : le voyage dans le sud à Noël, la série qu’on pourrait écouter ensemble, les repas en famille, les films, les rencontres charnelles. Tous les chemins menant à ces pensées doivent être cadenassés.

Truc 3 : Se répéter ad nauséam, ce que l’autre ne peut nous apporter. Focusser sur ses défauts et faiblesses

Truc 4 : Sauter sur toutes les occasions de se divertir, remplir son agenda d’activités toutes plus intéressantes les unes que les autres. S’engager dans un projet à long terme nécessitant notre engagement.

Truc 5 : Etre belle et magnifique dans la même pièce

Truc 6 : Lors de contacts obligés, ne laisser aucune discussion glisser vers un sujet émotif, s’en tenir à l’essentiel.

Truc 7 : Éviter soigneusement la musique, les lieux, les films, les livres, les séries qui pourraient raviver les souvenirs

Truc 8 : Encourager tous les flirts, se laisser glisser dans chaque histoire qui a le potentiel de nous conduire dans les bras d’un autre.

Truc 9 : Limiter les contacts

Truc 10 : Se débarrasser de tous les objets qui sont liés à lui.

21 octobre 2008

Maintenant

J’ai longtemps pensé que j’étais incapable de me laisser aimer et que c’était pour ça que je n’avais pas pu me résoudre à LE laisser être à mes cotés, LUI qui aimait si ardemment.

Je sais maintenant qu’avec LUI, je ne pouvais être personne d’autre que moi-même, que sa présence assumée appelait l’intégrité. Qu’en sa présence aucun de mes personnages sécurisant ne pouvait prendre ma place pour un moment, qu’il m’était impossible de LUI cacher mes états d’âme, mes sentiments.

Je sais maintenant que j’étais, à ce moment, incapable de laisser mon véritable moi émerger, qu’être moi m’amenait douloureusement dans des espaces insupportables. Et qu’en le fuyant c’est de moi que je cherchais à m’éloigner.

Je n’arrive plus maintenant à fuir loin de moi. Je suis maintenant en mesure de m’affronter, de faire ma connaissance, de me laisser exister. Sa présence à mes côtés durant cette heureuse, mais ô combien pénible rencontre saurait m’apaiser.

C’est maintenant à son tour de ne plus pouvoir exister à mes côtés.

Au moins maintenant je ne suis plus seule, je suis là pour moi.

19 octobre 2008

Aimer

Aimer est un verbe d’action. Peu importe, l’attirance, peu importe les belles paroles, si ça ne se concrétise pas au quotidien ça n’existe pas. Aimer demande d’être là pour l’autre, de démontrer de l’intérêt, de passer du temps avec l’autre, de se préoccuper de l’autre, de faire l’effort de s’arrimer à l’autre.

Se maintenir dans des situations impossibles et douloureuse n’a rien à voir avec l’amour, il s’agit plutôt d’un manque d’estime de soi. Tolérer les manques d’égards et de considération n’est aucunement lié au fait d’aimer. Quel que soit le prétexte, refuser de s’engager dans une relation équivaut à renoncer à aimer.

Aimer c’est une action quotidienne, se lever avec l’autre, lui faire son café, mettre des billets doux dans son lunch, lui demander comment a été sa journée, s’ennuyer lorsqu’il n’est pas là, faire des projets, se bagarrer idéologiquement, se faire des compliments, se brosser les dents ensemble avant de se mettre au lit ensemble collés, se préoccuper de l’autre, partager ses doutes, ses peurs, ses difficultés…

Peu importe la vibration ressentie au contact de l’autre, peu importe les engagements respectifs, aimer implique de se choisir et de regarder ensemble dans la même direction.

12 octobre 2008

La balle

La technique de la balle est bien connue de tous les adeptes du jeu de la séduction. Ce principe incontournable consiste simplement à savoir, à la fin d’un rendez-vous galant ou même lors d’une première approche, dans quel camp se situe la balle. Ce qui permet d’établir la suite des événements; attendre ou foncer. Cette technique demande de la pratique. Il est possible, pour des fins d’entrainement, de décortiquer les histoires passées et celles de ses amies en déterminant comment on aurait pu laisser la balle dans le camp de l’autre ou comment on aurait pu s’en emparer ou au minimum clarifier dans quel camp elle se trouvait à la fin de la joute.. Si d’emblée, il est préférable de soigneusement laisser la balle dans le camp de l’autre afin de s’assurer dès le tout début de l’intérêt de la personne convoitée, il peut y avoir certaines situations où on préférera habilement garder la balle dans notre camp, auquel cas on conservera le choix du prochain coup et on évitera d’attendre impatiemment que l’autre joue son tour.

Si cette approche en est avant tout une de séduction, il peut arriver qu’elle prenne un jour un sens plus important. Le jour où, malgré l’amour réciproque et un désir partagé évident, vous refusez de LE voir en ami et qu’il vous souligne que vous savez où le joindre si vous changez d’idée, il devient impératif de LUI remettre clairement la balle. « Elle est dans ton camps, la balle, si TU changes d’idée, quittes la demoiselle et acceptes d’être mon amoureux, TU sais où me trouver. »
Malgré, l’irrésistible envie de jouer avec le feu, cette superficielle technique devient alors la seule façon de mettre des limites et de se respecter.