1 novembre 2008

L'espace

En tant que célibataire, on arrive avec le temps à remplir son espace, à organiser son agenda de façon à ne laisser que peu de place au vide menaçant, que peu de prise à la solitude. Si ces occupations ont le bénéfice de combler notre vie et de nous éviter de sombrer dans les réflexions moroses, elles nous permettent en plus de maintenir un niveau d’exigence élevé sur un potentiel amoureux. Le choix entre un homme et une vie palpitante permettra plus de discernement que celui entre une vie monotone bordée de téléromans insipides et un nouveau candidat dans le décor.

Par contre, il arrive que cette vie exaltante nous empêche de prendre le temps et l’espace nécessaire pour évaluer l’intérêt d’une éventuelle relation de quelque nature que ce soit, que ces activités prennent par réflexe, toute la place par défaut et nous maintienne dans l’inertie, en nous privant d’une rencontre qui aurait pu être fort agréable, faute d’être fracassante.

Une des choses qui fait peur lorsqu’on passe un long moment seule, c’est de constater à quel point on n'a pas besoin des autres, à quel point on peut atteindre le bonheur seule, à quel point on arrive à prendre soin de soi seule… À quel point on préfère garder ses vieilles habitudes au lieu de prendre la chance que du sang neuf transforme notre vie.