8 octobre 2011

Philosophie

Je n’ai pas retenu grand chose de mes cours de philo au Cégep. Un truc sur Hobbes et Rousseau… Une histoire qui se passait dans une caverne… Une histoire entre la fille assise à coté de moi et le prof… Enfin, c’est pas mal ça ! À Part Wittgenstein. Et même lui, je n’ai retenu qu’une phrase. Mais quelle phrase !! Une phrase qui m’habite constamment et qui vient régulièrement alimenter mes pensées. . « Les limites de mon langages sont les limites de mon monde » Que c’est beau, que c’est vaste comme citation. Dans ces quelques mots joliment alignés, il y a un espace infini pour réfléchir.

Tout ça s’applique vraiment bien au monde des émotions. En nommant précisément ce qu’on ressent, il est possible de prendre conscience de toute la subtilité de ce qu’on peut vivre. En modifiant les mots qu’on utilise pour se raconter, on arrive à modifier la trajectoire de notre histoire, l’intensité des sentiments. La trame narrative a aussi beaucoup d’importance. L’ordre dans lequel on se révèle, la forme du fil sur lequel on pose les mots, changent profondément le sens du vécu.

Reste à savoir si l’inverse est aussi vrai. S’il est possible d’atténuer la douleur en cessant de nommer ce qui se passe. En se taisant. Est-ce que le silence peut effacer une blessure ? Si on ne met pas de mots sur la déchirure, si on se contente de quelques mots simples pour rationnaliser l’effondrement soudain du dernier espoir, est-ce que la souffrance est moins pénible, la guérison moins lente ?

4 octobre 2011

Résilience

Étonnant qu’avec le temps on arrive à se remettre d’une déception amoureuse avec la rapidité de l’éclair. Comme si on avait l’habitude. Doucement, on remet nos pieds dans les pantoufles du célibat, on reprend nos habitudes, ajoute une activité par-ci, un souper par là. On attend la crise, le désespoir, mais ça ne vient pas. On a pleuré un peu quand même, mais on est loin du déluge attendu. On n’a même pas appelé les ami(e)s qui se sont portés volontaires pour nous entendre se plaindre et radoter. La vie a repris son cours et comme elle est bien remplie c’est juste si on se souvient qu’on a gouté la complicité et la douceur. Il ne reste qu’un sentiment d’irréalité, à peine si on est convaincu que cette histoire a eu lieu.

On peut alors se demander si la résilience s’acquiert avec le temps. Si on peut développer la capacité à se détacher aussi rapidement. S’il est possible de se remettre d’une abrupte désillusion au point de respirer si calmement et si paisiblement ?

Mais c’est quand on prend le temps de s’arrêter et d’y penser qu’on réalise que sa présence hante nos nuits, qu’il se loge dans chaque rêve, répétant sans cesse qu’il est toujours là. C’est quand on se remémore comment on se sent durant le court moment entre le réveil et la douche, entre les rêves et la réalité, qu’on prend conscience que cette fois-ci notre cœur n’a pas éclaté en mille morceaux mais qu’il s’y trouve maintenant un trou énorme et que c’est par là qu’on arrive, temporairement du moins, à respirer.