21 mai 2011

Comment impressionner une fille ou l'art de détacher les soutien-gorges...

Ok les gars, on va se parler. On n'a rien contre le fait que vous vouliez nous impressionner. À vrai dire, on est assez d'accord. Même qu'on aime ça. Là où on ne se rejoint pas, c'est plus sur le moyen utilisé, sur le chemin emprunté. Parlant de moyen, détacher un soutien-gorge à une seule main c'est pas impressionnant ! Ça pourrait être cute, à la limite, si ça fonctionnait, si ça permettait de faire disparaître le plus discrètement possible tout ce qui empêche notre peau de se mouler à celle de l'autre. Or, il n'en est rien ! Dans la quasi-totalité des cas, au moment où on sent une main s'attarder sur une des dernières barrières à l'ultime intimité, l'homme sent le besoin d'annoncer ses prouesses à venir :"Regarde, je suis capable à une main". Ce qu'on constate surtout, ce sont les grimaces de plus en plus présentes sur son joli visage qui témoignent de son incapacité à relever le défi qu'il s'est lui-même (bien inutilement fixé). Le temps passe, un léger malaise s'installe, on finit par se charger nous même de cette tâche si simple quand on utilise nos deux mains et on tente tant bien que mal de reprendre le rythme.

Alors que ce qui est impressionnant, c'est un amant généreux, passionné et attentif avec lequel on arrive à s'abandonner et à s'ouvrir totalement et qui nous amène à des sommets de plaisirs inespérés tout en nous surprenant par sa capacité à maintenir une intensité doublée de douceur et de tendresse. Un amant avec qui la complicité est telle, qu'on peut se permettre de prendre autant de temps et de mains qu'on en a besoin pour se déshabiller et rire de notre maladresse sans perdre un seul instant la connexion ni diminuer le niveau d'excitation.

14 mai 2011

Faire ce qu’il faut

Tout comme les parents d’un nouveau-né se lèvent plusieurs nuits avant de sentir que ce geste fait du sens, tout comme un nouveau sportif doit s’entrainer plusieurs fois avant de sentir l’irrésistible attraction des endorphines, les nouveaux amoureux doivent aussi parfois se contraindre à faire ce qu’il faut s’ils veulent se donner une véritable chance.

Quiconque a vécu l’expérience avec un nouveau-né saisit bien ce phénomène : une fois l’excitation des premiers jours (nuits) passées, pendant plusieurs jours-semaines-mois (c’est selon) on prend soin du nouvel arrivant par obligation. On se lève la nuit, change les couches, allaite, parce qu’il le faut. Convaincu de la valeur de ce qui est en train de nous arriver, on s’oblige à poser les gestes qui s’imposent. Puis, lentement, sans trop s’en rendre compte, ces obligations s’intègrent à la routine et nous transforment. Subtilement, insidieusement, à travers l’intensité du moment, la grande fatigue et les instants de découragement se construit un lien plus fort que tout. Cet amour qui nait et se solidifie jour après jour fini par atténuer significativement le degré de difficulté de ces nouvelles tâches. Ces nouveaux gestes si pénibles au début deviennent l’expression de notre amour et le véhicule de la création de ce lien si profond.

Lorsque qu’on fait une rencontre intéressante, lorsqu’on sent qu’un avenir pourrait exister, il arrive un moment où on doit faire ce qu’il faut, où on doit se faire un peu violence afin de créer de nouvelles habitudes. Se donner un temps déterminé avant de jeter la serviette, rappeler même si on n’en ressent pas nécessairement le besoin, réserver des moments à deux même si on aurait préféré rester tranquille à la maison, s’ouvrir, parler, écouter même si c’est parfois épeurant, etc. Tout cela ne se fait pas sans douleur, créer de nouvelles routines et faire de la place impliquent des deuils, des pertes. Si on persiste à ne faire que ce qui nous fait totalement envie, on finit par passer à côté de relations substantielles et significatives. On se résigne ainsi à collectionner les éphémères fleurs de printemps, alors qu’avec de la patience et un peu de bonne volonté on aurait pu se lancer dans la culture d’orchidée.

"Sans imagination, l'amour n'a aucune chance" Romain Gary