19 juin 2012

Le divan rouge

Quand je l’ai mis au chemin, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à TOI. Des milliers d’images sont remontées. Nos premières soirées passées à écouter un nombre déraisonnable d’épisodes d’une série télé. Un plan que je t’avais proposé en espérant que ça me donnerait l’espace nécessaire pour apprivoiser mes démons et te laisser conquérir mon coeur, tout en  m’assurant un minimum d’engagement. Chacun à notre extrémité, je me souviens m’être demandé si tu me désirais, alors que l’avenir allait nous prouver que oui. Tellement oui. J’ai repensé aux soirées suivantes passées à regarder beaucoup de débuts d’épisodes, à essayer de se rappeler, rendu au générique, à quel moment exactement on s’était empêtré dans les vêtements de l’autre. Je me suis aussi, évidement, souvenu de ces étreintes spontanées, interrompues par les pleurs des enfants encore si jeunes.


J’ai aussi laissé remonter les discussions intenses et déchirantes ainsi que les longs silences chargés, qui se terminaient parfois par une rencontre charnelle exquise, parfois par une baise triste, rarement par un départ abrupte. Je me suis revue assise en tailleur, face à TOI, cherchant inlassablement comment reprendre le fil, comment réparer notre départ manqué.


Puis je me suis arrêté à ce dernier moment passé au salon. Ce moment si fragile où je t’ai avoué avoir fait le deuil de faire le deuil. Où nous nous sommes lentement engagé vers le chemin de la guérison. Où j’ai senti que notre histoire arrivait à la fin d’un chapitre et que j’avais maintenant de la place pour un nouveau divan que je pourrais remplir de souvenirs heureux.

5 juin 2012

Il suffirait de presque rien

Peut-être 10 ou plutôt 15 années de moins... et pourtant ce qui nous unit est réel. Une force qui nous pousse l'un vers l'autre. Pas une attirance habituelle, pas celle qui pourrait nous pousser à former un couple, bien qu'au premier coup d'oeil on puisse s'y méprendre. Non, quelque chose de différent, de grand, de beau. Qui nous pose un défi gigantesque, celui de lui faire une place, de créer un espace pour le faire exister. Malgré les obstacles, grâce aux obstacles.

Nous ne nous embrasserons pas, même si l'idée nous effleurera. Je savourerai tes câlins maladroits d'homme-adolescent. Tu m'écouteras émerveillé, te parler de la vie, de l'amour. Je ferai une exception et j'accepterai docilement d'être ta muse. Puisque c'est dans l'ordre des choses que je t'inspire, que je te guide.

Complices, nous nous inspirerons et multiplierons les moments de bonheur. Je serai ravi de rencontrer ton amoureuse et bercerai probablement tes enfants. Tu épieras d'un oeil suspicieux mais approbateur les hommes qui partageront des morceaux de ma vie.

Et c'est ainsi que nous multiplierons les bonheurs, que nous les nourrirons de notre amour hors de l'ordinaire.

Pour le valeureux idéaliste ;o)

3 juin 2012

Les toiles d'araignées

La vie nous offre de beaux cadeaux. Entre autres, un déjeuner au petit matin avec LUI. Une minuscule heure volée à nos horaires hyperchargées, coinçée  entre un entrainement matinal et les obligations professionnelles. Un moment de quotidien,  un flottement endormi interrompu de douces et légères discussions. Le simple bonheur de commencer la journée ensemble.

En roulant vers le travail, le visage baigné par le soleil, une idée s'installe lentement. Malgré notre passé chaotique et les déchirements nombreux, on arrive maintenant  à exister dans un espace paisible. Un peu comme si on était en train de faire le ménage dans notre histoire et qu'on enlevait peu à peu les toiles d'araignées. Jamais un ménage du printemps n'aura fait naître un aussi beau sourire, ni permis de passer une journée avec le coeur aussi léger.