30 janvier 2013

Sur papier


Dans le coin gauche le Viking, dans le coin droit, le Penseur.

Le Viking : technicien, pantalon d’armée et chandail de loup, fan de métal, passionné de pêche, barbe d’un nombre incalculable de jours, coupe de cheveux informe.

Le Penseur : Étudiant au doctorat en psychologie, auteur d’un magnifique texte sur les liens entre l’attachement et la sexualité adulte, grand, soigné, doux, intérêt pour les arts du cirque, passionné des approches thérapeutiques et de communication.

Le Penseur
Bilan :
Discussions intellectuelles sur les processus de changement, confidences sur les parcours respectifs. Discussions humanistes. Pas d’attirance physique. Pas particulièrement envie de se revoir mais, tsé, rationnellement c’est l’homme idéal. Aucune sensation physique lors de l’ultime câlin-de-départ-on est-à-la troisième-date-on-va-en-avoir-le-coeur-net. Se rendre à l’évidence.

Le Viking
Bilan :
Perplexité devant l’étendu des sujets de discussions. Émerveillement face à la simplicité du moment. Câlin de départ tout en retenu et en interrogations internes. Fébrilité. Appréhensions.  Hâte à la prochaine fois. Attirance grandissante. Envie de toucher. Envie de se rapprocher. L’impression d’être chez soi. Baiser passionné. Baisers passionnés. Nuit déroutante. Nuits déroutantes. Quotidien fascinant.

Clairement, sur un site de rencontre ou emmurée dans la rigidité d’une liste de critères superficiels, on serait passé à côté de quelque chose !

29 janvier 2013

La Beauté


On a tendance à considérer que quelqu’un est beau, si, au premier regard, son visage (et/ou son corps) a attiré notre attention et créé une impression positive. Cette beauté instantanée tapisse notre environnement visuel. Puisqu’on y est habitué et qu’on la recherche sans même s’en apercevoir, il ne faut pas s’étonner qu’on l’associe au désir et qu’elle le suscite rapidement et aisément.  On en vient même à penser qu’elle est nécessaire au désir et qu’en son absence, la sexualité est forcément moins intense.

C’est sans compter la beauté réelle. Celle qui existe dans les yeux de la personne qui regarde. (dixit Oscar Wilde) Alors que la beauté à laquelle on est habitué nous éblouit au premier coup d’oeil. Celle-ci peut demander plusieurs regards et exiger qu’on ouvre notre coeur et qu’on se laisse toucher. On peut être tenté de confondre le concept avec la beauté intérieure. Si la racine de la vraie beauté nait de la beauté intérieure, elle s’incarne physiquement, dans le regard, les traits du visage, dans la posture, la démarche, la façon d’enfiler un manteau etc.

Le désir qu’elle fait naitre est d'une profondeur époustoufflante, d'une plénitude surprenante, puisqu’il prend naissance dans les racines de cette beauté si profonde.

Et c’est ainsi qu’on se surprend au détour d’une caresse à essayer d’ouvrir les yeux plus grands pour encore plus se délecter de cette beauté qu’on a pris le temps d’apprivoiser.

21 janvier 2013

Ne pleure pas


« Ne pleure pas » dit le Viking en la serrant contre lui.
Non, lui dit-elle, il y a quelque chose de beau dans ces larmes que je verse. C’est la première fois que je pleure sans colère, que je laisse  ma tristesse s’exprimer doucement sans me battre. Ces larmes qui mouillent ta poitrine en libérant la mienne, c’est mon coeur qui dégèle au contact de ta chaleur. Si tu savais comme j’ai hâte au printemps.

19 janvier 2013

Les grands espaces ( prise 2)


Certaines rencontres sont comme des voyages. Si on ne s'en aperçoit pas au début, lorsque le Viking se sent prêt à reprendre la route, on découvre qu’une partie de notre tristesse est liée au fait qu’en même temps que sa nouvelle aventure commence, la nôtre prend fin.

La réalité qui se transforme, la découverte d’une nouvelle culture, d’une nouvelle façon de voir la vie doublées du sentiment d’être chez soi. Le sentiment d’irréalité, les peurs qu’on affronte, les questions qui émergent. Le sens qu’on donne à sa vie qui évolue. L’espace qui s’étire plus grand que ce qu’on aura pensé possible. Autant d’exemples qui confirment que sans prendre l’avion, on a vécu tout un périple et qu’incontestablement on en ressort transformée.

Reste l’envie des voyages, l’envie de s’ouvrir au monde et la délicieuse sensation d’avoir enfin ouvert son coeur en plus de respirer plus profondément que jamais.

Difficile de dire si l’envie de connaître de nouvelles contrées sac au dos est plus attirante que de revisiter ces grands espaces, mais les minutes sont comptées avant de se lancer dans une ou l’autre des ces aventures. Et maintenant que les rêves semblent pouvoir se réaliser, le fantasme absolu est maintenant de partir sac au dos, accompagnée du Viking et de son immensité.