25 mars 2014

Le célibat

Étrange la perception de la majorité selon laquelle être en couple est nécessairement mieux qu’être célibataire. Étonnant comme l’empressement à « matcher » vient vite lorsqu’on énonce notre célibat. « On va te faire une fiche réseau contact » qu’il a dit, le beau grand brun récemment rencontré au détour d’une campagne électorale. Bon, grand, pas tant que ça, mais clairement beau et brun.
Mais est-ce qu’être en couple est nécessairement un plus ? Clairement si tout va bien, pouvoir se déposer la tête soir après soir, partager la peau d’un être dont l’odeur nous enivre, se blottir au chaud les nuits d’hiver, partager, créer, rêver ensemble sont autant d’éléments à mettre dans la colonne des plus incontestables.
Mais restons lucides, il arrive parfois (souvent même peut-être) que ça soit moins rose. Les chicanes, les compromis, les négociations, les blessures. Si l’on s’attend à ce qu’être en couple ne soit pas que facile, si l’on est conscient que l’on devra s’ajuster, communiquer, y mettre du sien, reste que certaines relations de couples rendent plus malheureux qu’autre chose.
Si le célibat peut avoir quelque chose de dur, de douloureux il n’en demeure pas moins qu’il comporte aussi sa propre lumière et ses moments de réel bonheur. Si la solitude peut peser certains soirs, elle offre surtout l’espace nécessaire pour apprendre à exister tel qu’on est et la possibilité de créer ce qu’on veut, de dessiner une vie à notre image.
Une fois bien ancrée dans notre célibat, on continue à espérer partager notre vie avec un amoureux lumineux. On souhaite encore un jour, croiser la route d’un homme au coeur aussi grand que son sourire et se rapprocher lentement, fluidement, simplement. Mais l’idée de provoquer la chose parce qu’il le faut est loin de faire partie de la suite logique des choses.