J’ai depuis longtemps envie de réaliser un fantasme avec LUI. (plusieurs mais commençons par un). Inspirée d’une nouvelle érotique douteuse, j’ai envie de m’armer de crayons feutres de couleurs multiples et d’écrire sur son corps, des mots d’amour, des poèmes, d’y dessiner mon désir en laissant le chatouillement du crayon faire monter le désir en lui. Jusqu’à ce qu’il s’empare aussi des crayons et m’inflige le même traitement, jusqu’à ce que nos corps, ne pouvant plus s’attendre, se réunissent et cheminent vers le plaisir.
…
Son absence me pesant atrocement, le crayon glissa sur ma peau, inscrivant pour LUI ce que criait silencieusement mon cœur, marquant mon désir insoutenable et concrétisant ce qu’il comprendrait s’il se résignait à toucher ma peau.
On pu y lire ce qui suit :
Sur l’avant-bras gauche, une longue flèche avec l’inscription suivante :
élan naturel vers une étreinte amoureuse
Sur le mollet gauche, pêle-mêle, des fleurs, un soleil, une spirale et les inscriptions :
Mon cœur explose de lumière à ton contact
Et,
Tout mon être s’ouvre pour accueillir notre amour
Puis,
X, Je t’aime comme une adulte.
Sur le côté du genou gauche, une autre flèche avec la légende suivante :
Flèche à suivre vers mon désir de toi
Du pied droit en remontant sur la jambe, des extraits d’un poème de Gaston Miron :
je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m’affale de tout mon long dans l’âme
…
je marche à toi, je titube à toi, je bois à la gourde vide du sens de la vie
…
je n’ai plus de visage pour l’amour, je n’ai plus de visage pour rien de rien
…
mon corps est un dernier réseau de tics amoureux avec à mes doigts les ficelles de souvenirs perdus
je n’attends pas à demain, je t’attends
je n’attends pas la fin du monde, je t’attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie
Et bordant ce texte :
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
Me remémorant son doux baiser d’adieu sur mon ventre, je laissai le crayon inscrire les mots de Prévert :
Serre-moi dans tes bras
Embrasse-moi
Embrasse-moi longtemps
Embrasse-moi
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant
J’ai admiré le résultat, en me disant que cette démonstration était digne de LUI. J’ai contemplé les mots sur ma peau, en constatant qu’IL s’y était incrusté beaucoup plus profondément qu’eux, et que ses marques étaient ineffaçables.
Puis, j’ai frotté vigoureusement sous la douche, en souhaitant très fort que la douleur coule sous l’eau en même temps que l’encre.
28 septembre 2008
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1 commentaire:
très beau texte...
La femme de papier... Peut aller se rhabiller.
J'espère que l'eau a fait couleur les larmes et que les larmes ont lavé la douleur quelque peu.
Prends soin de toi
xx
Laluna
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