Je n’ai pas retenu grand chose de mes cours de philo au Cégep. Un truc sur Hobbes et Rousseau… Une histoire qui se passait dans une caverne… Une histoire entre la fille assise à coté de moi et le prof… Enfin, c’est pas mal ça ! À Part Wittgenstein. Et même lui, je n’ai retenu qu’une phrase. Mais quelle phrase !! Une phrase qui m’habite constamment et qui vient régulièrement alimenter mes pensées. . « Les limites de mon langages sont les limites de mon monde » Que c’est beau, que c’est vaste comme citation. Dans ces quelques mots joliment alignés, il y a un espace infini pour réfléchir.
Tout ça s’applique vraiment bien au monde des émotions. En nommant précisément ce qu’on ressent, il est possible de prendre conscience de toute la subtilité de ce qu’on peut vivre. En modifiant les mots qu’on utilise pour se raconter, on arrive à modifier la trajectoire de notre histoire, l’intensité des sentiments. La trame narrative a aussi beaucoup d’importance. L’ordre dans lequel on se révèle, la forme du fil sur lequel on pose les mots, changent profondément le sens du vécu.
Reste à savoir si l’inverse est aussi vrai. S’il est possible d’atténuer la douleur en cessant de nommer ce qui se passe. En se taisant. Est-ce que le silence peut effacer une blessure ? Si on ne met pas de mots sur la déchirure, si on se contente de quelques mots simples pour rationnaliser l’effondrement soudain du dernier espoir, est-ce que la souffrance est moins pénible, la guérison moins lente ?
8 octobre 2011
Philosophie
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