Là dans mon dos, sans t’avoir vu, j’ai senti ton arrivée. Puis j’ai entendu ta voix au loin. Je n’ai pas osé me retourner. Je savais déjà qu’un fil venait de naître entre nous. J’ai voulu tisser ce fil et le transformer en certitude beaucoup trop vite, convaincu que j’étais du bonheur qui nous attendait. Tu m’avais assuré qu’il y avait un filet sous nos pieds, et que malgré l’impression que j’avais de voler très haut je n’aurais pas mal. J’ai omis de m’attacher et c’est au contact du sol que j’ai compris l’ampleur de mon attachement à toi. Blessée, j’ai arraché le fil qui tenait à mon coeur d’un coup sec, ne ménageant pas les dégâts. J’ai constaté l’immense place qu’il occupait déjà, en mesurant l’amplitude du vide qui se trouvait maintenant là, juste au milieu de mon coeur.
Puis le temps a passé, 4 saisons se sont succédées et je me suis habituée à respirer par ce trou béant. J’ai cru sincèrement que j’étais guéri, que tu me laisserais indifférente à l’avenir. Au moment où ton regard a croisé le mien j’ai su qu’il n’en était rien. J’ai senti raisonner au plus profond de mon être ce fil qui nous liait toujours. La douleur n’est plus aussi lancinante puisqu’il est maintenant possible de laisser exister ce fil. Minimalement, doucement, imperceptiblement. Reste à souhaiter qu’un jour nous pourrons le tisser sans nous blesser.
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