Pour mon amie F... comme suite à notre discussion...
Fou comme on sent le besoin de caser les
choses. Un mot pour chaque objet, un titre pour chaque personne. Même les
nouvelles relations y passent. On en vient parfois presque, à faire signer un contrat au Nomade qui a à peine pointé le bout du nez dans notre vie.
Pourtant, lors des premières rencontres, il est impossible de prévoir la suite.
On peut réfléchir à ce qu’on veut, à ce qu’on ne veut pas, à nos limites. Mais
ensuite, bien malin qui pourra prédire ce qui émergera d’une nouvelle
rencontre.
Reste à se poser une question toute
simple : « ai-je envie de m’approcher encore ». Plusieurs
déclinaisons sont possibles : « ai-je envie de le revoir »
« ai-je envie de le connaître plus ? » Mais au final, on revient
à la même question : « ai-je envie de m’approcher ? » Bien
sûr cela implique de s’ouvrir à l’inconnu, de prendre des risques. Le risque
que l’autre personne ne soit pas au même endroit que nous, n’ait pas les mêmes
attentes mais aussi le risque d’emprunter une autre trajectoire que celle
prévue, le risque de se transformer au contact de l’autre. « L’amour
nécessite qu’on prenne une chance » dit toujours ma belle amie E.
Si l’on décide de ne pas tout caser dès le
début, si on prend notre courage à deux mains et qu’on accepte de prendre les
rencontres une à une, une grande partie de la solution réside dans la capacité
à habiter le moment présent, à ne pas se perdre en prédictions et en
planifications. On peut alors savourer chaque seconde de chaque rencontre et
observer quelle place prend naturellement cette nouvelle personne dans notre
vie. On peut continuer d’apprécier notre vie « d’avant », celle qu’on
a minutieusement crée et ainsi laisser doucement les choses se transformer sans
sentir la panique nous envahir parce que les choses basculent du jour au
lendemain.
Plus facile à dire qu’à faire ?
Certainement ! S’ancrer dans le moment présent n’empêche pas d’avoir hâte
au prochain moment présent partagé ni de souhaiter que dans son moment présent
à lui, s’immisce l’idée de notre absence, l’envie de faire des pas vers ce nous
malgré tout rêvé.
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