Il existe plusieurs sortes de désir. On est
généralement familier avec le désir instantané, celui qui nait d’une étincelle,
d’une image, d’une pensée et qui rapidement prend toute la place dans notre
corps. Celui qui demande à être assouvi rapidement. Ce désir flamboyant nous transporte, nous fait perdre contact avec la réalité pendant un instant, nous transperce comme une flèche.
Mais on sous-estime le désir qui éclot lentement. Celui qui nait d’un regard discret, qui se fraie un chemin jusqu’au
coeur et qui s’installe en douce, sans faire d’éclat. Comme un nuage de brume
qui nous enveloppe lentement. On se réveille un matin et on réalise que chaque
cellule de notre corps est habitée du désir de se coller sur l’autre. On ne
sait pas depuis quand, mais on n'a aucun doute que c’est ancré profondément. Étonnement,
l’urgence de répondre à notre envie n’est pas là. Les sensations qui nous
habitent se suffisent à elles-mêmes, même si on sait très bien que la rencontre
de nos corps sera délicieuse. On n’a qu’une idée : laisser exister le
désir et savourer l’élan qui nous habite.
Lorsque la vie nous réunit enfin, au lieu de
se jeter un sur l’autre pour assouvir ce désir qui nous brûle. On s’approche
doucement, lentement. On se frôle, s’effleure, se caresse en savourant chaque
seconde de ces extatiques sensations qui se succèdent. On se fond l’un dans
l’autre en souhaitant que cet état de désir existe indéfiniment. Et on nourrit
ainsi ce désir plus discret, mais tellement plus profond qui pourra
exister jusqu’à la prochaine fois.
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