9 août 2012

Moment présent

Pour mon amie F... comme suite à notre discussion...


Fou comme on sent le besoin de caser les choses. Un mot pour chaque objet, un titre pour chaque personne. Même les nouvelles relations y passent. On en vient parfois presque, à faire signer un contrat au Nomade qui a à peine pointé le bout du nez dans notre vie. Pourtant, lors des premières rencontres, il est impossible de prévoir la suite. On peut réfléchir à ce qu’on veut, à ce qu’on ne veut pas, à nos limites. Mais ensuite, bien malin qui pourra prédire ce qui émergera d’une nouvelle rencontre.

Reste à se poser une question toute simple : « ai-je envie de m’approcher encore ». Plusieurs déclinaisons sont possibles : « ai-je envie de le revoir » « ai-je envie de le connaître plus ? » Mais au final, on revient à la même question : « ai-je envie de m’approcher ? » Bien sûr cela implique de s’ouvrir à l’inconnu, de prendre des risques. Le risque que l’autre personne ne soit pas au même endroit que nous, n’ait pas les mêmes attentes mais aussi le risque d’emprunter une autre trajectoire que celle prévue, le risque de se transformer au contact de l’autre. « L’amour nécessite qu’on prenne une chance » dit toujours ma belle amie E.

Si l’on décide de ne pas tout caser dès le début, si on prend notre courage à deux mains et qu’on accepte de prendre les rencontres une à une, une grande partie de la solution réside dans la capacité à habiter le moment présent, à ne pas se perdre en prédictions et en planifications. On peut alors savourer chaque seconde de chaque rencontre et observer quelle place prend naturellement cette nouvelle personne dans notre vie. On peut continuer d’apprécier notre vie « d’avant », celle qu’on a minutieusement crée et ainsi laisser doucement les choses se transformer sans sentir la panique nous envahir parce que les choses basculent du jour au lendemain.

Plus facile à dire qu’à faire ? Certainement ! S’ancrer dans le moment présent n’empêche pas d’avoir hâte au prochain moment présent partagé ni de souhaiter que dans son moment présent à lui, s’immisce l’idée de notre absence, l’envie de faire des pas vers ce nous malgré tout rêvé.

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