5 décembre 2008

Se dire

On vit dans une époque ridicule où il existe une règle implicite qui stipule qu’en couple on doit prendre l’autre comme il est. Qu’il est interdit de changer l’autre. Tellement qu’on finit par passer à côté de relations à cause de cette réticence à partager ce qui nous agace. On garde le silence, on observe, attend, évalue et un jour on en a assez et on s’en va.

Pourtant, partager ses doutes, ses déceptions, ses attentes, ses limites, ses blessures est essentiel à quiconque souhaite prolonger une relation plus d’une semaine. Dans le meilleur des mondes, cette relation permettra à ses deux protagonistes d’évoluer ensemble ou faute de mieux, d’apprendre à se connaître et à déterminer les paramètres d’une relation souhaitable.

Nommer ce qu’on souhaite voir amélioré ne fera pas de miracle mais laissera à l’autre le choix de modifier certaines choses ou de quitter la relation. On évitera ainsi de mettre fin à une relation du jour au lendemain, laissant l’autre dans l’incompréhension la plus totale.

1 novembre 2008

L'espace

En tant que célibataire, on arrive avec le temps à remplir son espace, à organiser son agenda de façon à ne laisser que peu de place au vide menaçant, que peu de prise à la solitude. Si ces occupations ont le bénéfice de combler notre vie et de nous éviter de sombrer dans les réflexions moroses, elles nous permettent en plus de maintenir un niveau d’exigence élevé sur un potentiel amoureux. Le choix entre un homme et une vie palpitante permettra plus de discernement que celui entre une vie monotone bordée de téléromans insipides et un nouveau candidat dans le décor.

Par contre, il arrive que cette vie exaltante nous empêche de prendre le temps et l’espace nécessaire pour évaluer l’intérêt d’une éventuelle relation de quelque nature que ce soit, que ces activités prennent par réflexe, toute la place par défaut et nous maintienne dans l’inertie, en nous privant d’une rencontre qui aurait pu être fort agréable, faute d’être fracassante.

Une des choses qui fait peur lorsqu’on passe un long moment seule, c’est de constater à quel point on n'a pas besoin des autres, à quel point on peut atteindre le bonheur seule, à quel point on arrive à prendre soin de soi seule… À quel point on préfère garder ses vieilles habitudes au lieu de prendre la chance que du sang neuf transforme notre vie.

30 octobre 2008

Téléphone

Attendre ton appel. Regarder les minutes s’écouler et souhaiter ardemment que la sonnerie du téléphone interrompe ma marche vers ce chemin qui m’éloigne de toi. Pianoter toutes ces mélodies qui me ramènent à toi, ressasser sans cesse mes souvenirs de nous deux, laisser le rêve de la dernière nuit m’envahir, me perdre dans d’improbables statistiques.

Puis, le silence persistant, éteindre la sonnerie et me rendre la mort dans l’âme à ce rendez-vous galant qui me conduit lentement loin de toi, loin de moi.

26 octobre 2008

10 trucs pour survivre à une peine d’amour

Truc 1 : Se convaincre que tous ce que fait l’autre n’est aucunement lié à nous. Les sourires, les yeux doux, les blagues, les attentions. Il se conduit comme ça avec tout le monde, il est comme ça par réflexe.

Truc 2 : S’empêcher de toute pensée sur ce qui pourrait être : le voyage dans le sud à Noël, la série qu’on pourrait écouter ensemble, les repas en famille, les films, les rencontres charnelles. Tous les chemins menant à ces pensées doivent être cadenassés.

Truc 3 : Se répéter ad nauséam, ce que l’autre ne peut nous apporter. Focusser sur ses défauts et faiblesses

Truc 4 : Sauter sur toutes les occasions de se divertir, remplir son agenda d’activités toutes plus intéressantes les unes que les autres. S’engager dans un projet à long terme nécessitant notre engagement.

Truc 5 : Etre belle et magnifique dans la même pièce

Truc 6 : Lors de contacts obligés, ne laisser aucune discussion glisser vers un sujet émotif, s’en tenir à l’essentiel.

Truc 7 : Éviter soigneusement la musique, les lieux, les films, les livres, les séries qui pourraient raviver les souvenirs

Truc 8 : Encourager tous les flirts, se laisser glisser dans chaque histoire qui a le potentiel de nous conduire dans les bras d’un autre.

Truc 9 : Limiter les contacts

Truc 10 : Se débarrasser de tous les objets qui sont liés à lui.

21 octobre 2008

Maintenant

J’ai longtemps pensé que j’étais incapable de me laisser aimer et que c’était pour ça que je n’avais pas pu me résoudre à LE laisser être à mes cotés, LUI qui aimait si ardemment.

Je sais maintenant qu’avec LUI, je ne pouvais être personne d’autre que moi-même, que sa présence assumée appelait l’intégrité. Qu’en sa présence aucun de mes personnages sécurisant ne pouvait prendre ma place pour un moment, qu’il m’était impossible de LUI cacher mes états d’âme, mes sentiments.

Je sais maintenant que j’étais, à ce moment, incapable de laisser mon véritable moi émerger, qu’être moi m’amenait douloureusement dans des espaces insupportables. Et qu’en le fuyant c’est de moi que je cherchais à m’éloigner.

Je n’arrive plus maintenant à fuir loin de moi. Je suis maintenant en mesure de m’affronter, de faire ma connaissance, de me laisser exister. Sa présence à mes côtés durant cette heureuse, mais ô combien pénible rencontre saurait m’apaiser.

C’est maintenant à son tour de ne plus pouvoir exister à mes côtés.

Au moins maintenant je ne suis plus seule, je suis là pour moi.

19 octobre 2008

Aimer

Aimer est un verbe d’action. Peu importe, l’attirance, peu importe les belles paroles, si ça ne se concrétise pas au quotidien ça n’existe pas. Aimer demande d’être là pour l’autre, de démontrer de l’intérêt, de passer du temps avec l’autre, de se préoccuper de l’autre, de faire l’effort de s’arrimer à l’autre.

Se maintenir dans des situations impossibles et douloureuse n’a rien à voir avec l’amour, il s’agit plutôt d’un manque d’estime de soi. Tolérer les manques d’égards et de considération n’est aucunement lié au fait d’aimer. Quel que soit le prétexte, refuser de s’engager dans une relation équivaut à renoncer à aimer.

Aimer c’est une action quotidienne, se lever avec l’autre, lui faire son café, mettre des billets doux dans son lunch, lui demander comment a été sa journée, s’ennuyer lorsqu’il n’est pas là, faire des projets, se bagarrer idéologiquement, se faire des compliments, se brosser les dents ensemble avant de se mettre au lit ensemble collés, se préoccuper de l’autre, partager ses doutes, ses peurs, ses difficultés…

Peu importe la vibration ressentie au contact de l’autre, peu importe les engagements respectifs, aimer implique de se choisir et de regarder ensemble dans la même direction.

12 octobre 2008

La balle

La technique de la balle est bien connue de tous les adeptes du jeu de la séduction. Ce principe incontournable consiste simplement à savoir, à la fin d’un rendez-vous galant ou même lors d’une première approche, dans quel camp se situe la balle. Ce qui permet d’établir la suite des événements; attendre ou foncer. Cette technique demande de la pratique. Il est possible, pour des fins d’entrainement, de décortiquer les histoires passées et celles de ses amies en déterminant comment on aurait pu laisser la balle dans le camp de l’autre ou comment on aurait pu s’en emparer ou au minimum clarifier dans quel camp elle se trouvait à la fin de la joute.. Si d’emblée, il est préférable de soigneusement laisser la balle dans le camp de l’autre afin de s’assurer dès le tout début de l’intérêt de la personne convoitée, il peut y avoir certaines situations où on préférera habilement garder la balle dans notre camp, auquel cas on conservera le choix du prochain coup et on évitera d’attendre impatiemment que l’autre joue son tour.

Si cette approche en est avant tout une de séduction, il peut arriver qu’elle prenne un jour un sens plus important. Le jour où, malgré l’amour réciproque et un désir partagé évident, vous refusez de LE voir en ami et qu’il vous souligne que vous savez où le joindre si vous changez d’idée, il devient impératif de LUI remettre clairement la balle. « Elle est dans ton camps, la balle, si TU changes d’idée, quittes la demoiselle et acceptes d’être mon amoureux, TU sais où me trouver. »
Malgré, l’irrésistible envie de jouer avec le feu, cette superficielle technique devient alors la seule façon de mettre des limites et de se respecter.

28 septembre 2008

Dessiner

J’ai depuis longtemps envie de réaliser un fantasme avec LUI. (plusieurs mais commençons par un). Inspirée d’une nouvelle érotique douteuse, j’ai envie de m’armer de crayons feutres de couleurs multiples et d’écrire sur son corps, des mots d’amour, des poèmes, d’y dessiner mon désir en laissant le chatouillement du crayon faire monter le désir en lui. Jusqu’à ce qu’il s’empare aussi des crayons et m’inflige le même traitement, jusqu’à ce que nos corps, ne pouvant plus s’attendre, se réunissent et cheminent vers le plaisir.



Son absence me pesant atrocement, le crayon glissa sur ma peau, inscrivant pour LUI ce que criait silencieusement mon cœur, marquant mon désir insoutenable et concrétisant ce qu’il comprendrait s’il se résignait à toucher ma peau.

On pu y lire ce qui suit :
Sur l’avant-bras gauche, une longue flèche avec l’inscription suivante :
élan naturel vers une étreinte amoureuse

Sur le mollet gauche, pêle-mêle, des fleurs, un soleil, une spirale et les inscriptions :
Mon cœur explose de lumière à ton contact
Et,
Tout mon être s’ouvre pour accueillir notre amour
Puis,
X, Je t’aime comme une adulte.

Sur le côté du genou gauche, une autre flèche avec la légende suivante :
Flèche à suivre vers mon désir de toi

Du pied droit en remontant sur la jambe, des extraits d’un poème de Gaston Miron :
je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m’affale de tout mon long dans l’âme

je marche à toi, je titube à toi, je bois à la gourde vide du sens de la vie

je n’ai plus de visage pour l’amour, je n’ai plus de visage pour rien de rien

mon corps est un dernier réseau de tics amoureux avec à mes doigts les ficelles de souvenirs perdus
je n’attends pas à demain, je t’attends
je n’attends pas la fin du monde, je t’attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie

Et bordant ce texte :
tu es ma chance ouverte et mon encerclement

Me remémorant son doux baiser d’adieu sur mon ventre, je laissai le crayon inscrire les mots de Prévert :
Serre-moi dans tes bras
Embrasse-moi
Embrasse-moi longtemps
Embrasse-moi
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant


J’ai admiré le résultat, en me disant que cette démonstration était digne de LUI. J’ai contemplé les mots sur ma peau, en constatant qu’IL s’y était incrusté beaucoup plus profondément qu’eux, et que ses marques étaient ineffaçables.

Puis, j’ai frotté vigoureusement sous la douche, en souhaitant très fort que la douleur coule sous l’eau en même temps que l’encre.

Aimer en adulte

Il vient un temps dans la vie, où pour la première fois, on aime réalistement. Un moment où on ne s’attend plus à ce que la vie devienne subitement parfaite. On cesse de penser que tout sera facile, que tout ira sur des roulettes. On est conscient qu’on aura à se bagarrer avec l’être aimé, à cause des personnalités explosives. On sait que plusieurs aspects de l’autre nous énervent. On accepte que beaucoup de travail et de dialogue seront nécessaire. On voit bien tous les dangers à venir. On est conscient que nous sommes tout deux intensément en mouvement et que ces mouvements s’entrechoqueront assurément. On a envie de planter ses pieds dans l’aventure et d’y mettre toute son énergie. On a envie de L’avoir à ses côtés pour surmonter les moments difficiles, on ne s’imagine plus que sa seule présence fera de notre vie un conte de fée. On s’incline devant cet amour de l’autre qui n’accepte pas seulement ses défauts, mais qui s’en nourrit. On se tolère pas ses éclats, ses colères, ses doutes et ses gestes d’adolescents, on les aime tout autant que sa force, sa présence, sa beauté, son intelligence, sa lumière. On ne choisit pas quelqu’un avec qui on pense que ça pourrait bien aller, on LE choisit parce qu’on sait comment ça ira. On ne cesse pas de croire à l’amour, on n’est pas désillusionné, au contraire, on découvre sa vraie nature, sa force et le courage d’aimer véritablement un être réel, humain et imparfait.

Pour la première fois, on arrive à faire part de l'état de son cœur, de son cheminement, de son désir, clairement, posément, en douceur, en détails, dans le confort de ses bras. On n’échafaude pas de plans en plusieurs étapes, on n’utilise pas le désir comme levier.

…et on laisse couler paisiblement les larmes qui montent à l’annonce que cet amour d’adulte arrive trop tard. On ne se jette pas dans les bras d’un autre, on reste simplement là en se répétant ce qu’on découvre être la plus belle déclaration d’amour : Je t’aime comme une adulte.

26 septembre 2008

Retenir

Taire la chasseuse en moi, épuisée. Faire disparaître la séductrice, dégoutée de ces jeux qui ne mènent nulle part. Obliger l’amoureuse à s’abstenir de Le supplier de réfléchir, de me choisir. Sans doute à cause de l’impossibilité d’affirmer hors de tout doute, que notre histoire pourrait durer toujours, sans doute à cause de la culpabilité d’avoir tant fait souffrir par le passé.

Et retenir les cris de haine qui sont les derniers mots d’amour (Aznavour)

Poisson rouge

Je suis un poisson rouge, submergée par ma peine, je n’ai plus de mémoire. De ma bouche, les mots sortent silencieux, sans portée, sans effet. J’ai la tête sous l’eau, l’impression de tourner en rond et aucune idée de ce que le monde extérieur peut m’apporter. Je suis un poisson rouge et j’aimerais mieux ne rien sentir. Je suis un poisson rouge, je t’aime et ça me fait mal.

Pas le goût

Pas le goût de Lui accorder le même traitement qu’à Charmant et qu’au Merveilleux. Pas le goût de porter mon attention, sur ses défauts, sur ce qui me déplait, me tombe sur les nerfs. Pas le goût de me convaincre que ce n’est pas le bon pour moi. Pas le goût de chasser le désir d'enfant qui s'était réinstallé.Pas le goût de ne pas voir qu’il est beau, qu’il est là, qu’il m'écoute, qu’il se préoccupe de moi, qu'avec lui je me sens belle et magnifique, même poquée, malade et débordée, que j'existe dans ses yeux, qu’il se réjouit de mes bonheurs, qu’il sent terriblement bon, qu’on se comprend quand on se parle, qu’on a des activités communes, des valeurs semblables, qu’il accorde de l'importance à mon point de vue, que le désir entre nous est palpable. Qu’il m'aime peu importe mon état physique et mental, qu’il me trouve fabuleusement complexe, qu’il s'entend bien avec mes enfants. Qu’il est brillant, vivant, intense, en mouvement.

Pas le goût d’amplifier les zones d’ombres pour atténuer la lumière, pas le goût d’accepter que ma vie ne prendra pas le chemin de ses bras, pas le goût de chasser l’espoir. Et pourtant, dorénavant ce sera la seule façon de survivre à cette peine.

Trop peu trop tard

Ce fut bon et triste. Bon de sentir son corps agrippé au mien, de sentir son désir, de respirer son odeur. Bon de l’entendre me confirmer son attirance, son envie d’être là. Bon de sentir à nouveau la chaleur de sa peau, son accueil absolu de mon être tout entier. Absolument merveilleux de passer ce moment dans ses bras, de me sentir aimée durant toute une heure, de sentir toute la tendresse qui couvait sous chaque geste.

Triste de constater le cruel contraste entre le moment si délicieux et l’aveu que quelqu’un d’autre occupe l’espace tant convoité. Triste de continuer à sentir tous les moments de complicité, les réflexes de douceur refoulé. Triste de sentir ces aiguilles de douleur qui déchirent le cœur à chaque manifestation d’affection.

Triste de reconnaître qu’on n’était pas prête quand c’était le temps et que notre amour assumé arrive trop peu trop tard.

Je taime

19 septembre 2008

Plonger

Arrêter de résister. Ne plus inventer de théories menant loin de lui. Laisser s’installer la certitude que ma route passe par ses bras, peu importe pour combien de temps. Accepter le besoin oppressant de me déposer. Assumer le besoin de sa présence à mes côtés. Accepter d’avoir envie de partager ma vulnérabilité. Reconnaître les contradictions, les doutes, l’ambivalence. Comprendre l’impossibilité de trouver la réponse toute seule. Être prête à affronter le refus, le rejet. Prendre le risque de me tromper… encore. M’ouvrir à l’évidence et laisser s’installer les désirs incessants. Cesser de me battre contre mon cœur, aussi complexe soit-il.


Et attendre impatiemment son retour.

15 septembre 2008

Lui ?

Et si ce n’était pas lui ? Et si c’était plutôt ça ? Et si cet homme qui alimente tant l’imaginaire n’était en fait que la représentation de la relation idéale. Et si son magnifique corps ne servait que de support visuel à vos rêvasseries ? Comme si on utilisait une base intéressante, qu’on jetait du flou sur les zones d’ombres, qu’on mettait l’accent sur la lumière et qu’on ajoutait toutes les situations futures possibles. Un peu comme un travail de photoshop. Le résultat fait effectivement baver d’envie, ce qui n’est pas nécessairement le cas de la réelle personne qui était sur la photo de départ. Et pourtant, même en étant complètement lucide, la torture n’est pas moindre, le désir pas moins réel et l’envie de faire délibérément le mauvais choix subsiste cruellement.

Renoncer

On a toutes et tous déjà du mettre fin à une relation passionnée mais trop déchirante. Une relation qui ressemblait étrangement à un trip d’héroïne : l’extase totale suivie de la chute au millième sous-sol. La typique relation où l’autre est disponible aléatoirement et où les retours d’appels se font suivant une logique qui nous échappe. Ce fut généralement difficile, la force des bons souvenirs faisant souvent ombrage à tous les manques de considération.

Comble du déchirement ? Peut-être, jusqu’à ce qu’on doive renoncer à une relation qui n’est pas bonne pour nous, avec un mec absolument magnifique, où l’extase physique est au rendez-vous, avec un homme présent quotidiennement, qui fait sentir constamment que vous êtes une femme belle, magnifique et hors du commun, qui vous aime exactement comme vous êtes, qui est prêt à s’engager, qui est supportant, aidant, qui va au-delà de vos besoins.

Mais qui éprouve certaines difficultés à tracer ses limites, à déterminer ses frontières, qui par sa présence intense vous amène dans les abimes de vos peurs, qui par son intensité suscite la panique. Malgré l’envie oppressante de posséder à nouveau son corps, malgré l’espoir incessant d’un futur commun, la raison s’impose de plus en plus et le renoncement, déchirant il va sans dire, devient le seul chemin possible.

Déception

Observer... s’approcher lentement... doucement... à petits pas. Désirer... respirer... attendre... ne pas brusquer... se faire petite. Avancer... reculer... hésiter... laisser venir... apprivoiser... désirer ardemment... ne pas brusquer. Écouter... regarder... sentir... être patiente... profiter de chaque contact. Observer l’infini beauté... respirer la virilité... imaginer la peau brulante... ouvrir son cœur... accueillir les peurs et les doutes... laisser grandir le désir... se faire violence, attendre.

Puis enfin se blottir dans ses bras et toucher sa peau pour constater que la chimie ne passe pas, que la connexion ne se fait pas, être déçue. Et pourtant, continuer à désirer, à espérer en sachant très bien que l’extase physique ne sera jamais au rendez-vous.

31 août 2008

Éthique du plaisir

Si on a envie de vivre une relation basée uniquement sur le plaisir physique avec quelqu’un à qui on a déjà arraché le cœur, qu’on se doute que la situation pourrait l’atteindre, peut-on quand même aller de l’avant avec nos propositions indécentes ? Plusieurs diront que l’autre est un adulte et qu’il est en mesure de gérer lui-même ses états d’âmes, de prendre une décision et de mettre ses limites. Position tentante à adopter lorsque la certitude demeure quand à l’aptitude de ces épaules merveilleuses à vous emmener au 7è ciel à coup sûr. J’aurais plutôt tendance à dire qu’une responsabilité éthique subsiste et qu’elle consiste à ménager l’autre, surtout lorsque par le passé on est loin d’avoir été irréprochable et qu’on doit tenir compte des dommages possibles que cette rencontre extatique ou même sa simple évocation pourrait créer.

L’obsession perdurant depuis plusieurs mois, une autre question s’impose : Est-ce véritablement le corps de l’autre qu’on veut posséder? Ce désir incessant ne cacherait-il pas des sentiments plus profonds ? La panique qui s’installait à l’époque de la proximité émotive était-elle du à une peur de laisser tomber sa carapace, de perdre ses repères ?

Est-ce la nouvelle histoire naissante de l’ex fréquentation qui stimule un côté guerrier et crée une envie de conquérir ce qu’on sent nous échapper. Est-ce le désir, suite à de nombreuses épreuves, d’exister dans le regard de l’autre, de se sentir à nouveau belle et magnifique, d’appliquer un baume sur les plaies ouvertes ? La tentation de se réparer dans les bras d’un autre quitte à les abandonner lorsque épuisés ?

Ou est-ce la prise de conscience de notre incapacité à se laisser aimer véritablement, à accepter qu’un autre être humain puisse prendre soin de nous au quotidien ? La réalisation profonde que laisser quelqu’un partager sa route crée, à tort, la crainte de perdre sa force et son aptitude, durement acquise, à être capable toute seule ?


Dans le doute, il vaut probablement mieux s’abstenir et malgré la torture, laisser l’autre à son bonheur. Il le mérite bien.

2 août 2008

Le vertige

Se pourrait-il, une fois le cœur et le corps arrêté que tout se mette en place afin d’éviter tout contact susceptible de les solliciter à nouveau ? Qu’au souvenir de la dernière blessure vive bien présent, un espèce de système d’alarme, un périmètre de sécurité, s’installe et génère automatiquement des comportements répulsifs pour quiconque oserait s’aventurer trop près. Comme si l’âme refusait de risquer une nouvelle blessure peut importe l’attrait de ce qui se présente.

Est-ce possible qu’à l’approche d’un homme intéressant, la seule réaction possible soit la distance, l’indifférence, l’absence, le désintérêt ? Malgré l’envie bien présente de s’approcher, d’aller explorer les alentours. Comme si le cœur n’y était pas. Alors que gonflé d’espoir, il préfère s’effacer au lieu de risquer une autre chute. Quitte à manquer une délicieuse rencontre.

Ou au contraire est-ce l’irrésistible envie de revivre encore et toujours des histoires complexes et tordues qui nous pousse à placer nos pions selon une étrange stratégie bien connue pour donner des résultats catastrophiques.

Ou est-ce le vertige ?

« Celui qui veut continuellement s’élever doit s’attendre à avoir un jour le vertige. Mais qu’est-ce que le vertige ? La peur de tomber ? Mais pourquoi avons-nous le vertige sur le belvédère pourvu d’un solide garde-fou ? Le vertige c’est autre chose que la peur de tomber. C’est la voix du vide qui nous attire et nous envoute, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite continuellement. »

« Avoir le vertige c’est être ivre de sa propre faiblesse. On a conscience de sa faiblesse et on ne veut pas lui résister mais s’y abandonner. On se saoule de sa propre faiblesse. On veut être faible encore, on veut d’écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre. »

Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être.

9 juillet 2008

Vices cachés

On passe sa vie à travailler sur soi-même, à mettre en valeur sa beauté intérieure, à cheminer vers son soi profond, à polir son âme. On passe sa vie à essayer de devenir une meilleure personne, pour soi bien sûr mais un peu aussi dans l’espoir de faciliter les relations interpersonnelles, dans l’espoir avoué ou non de trouver enfin l’homme de sa vie, son âme sœur, sa moitié perdu ou simplement un compagnon de route.

Pourtant, ce sont avec les défauts de l’autre qu’on tombe amoureuse. Ce sont les clous que le Merveilleux ne peut s’empêcher de cogner sitôt blotti contre vous, ses hésitations, ses moues incertaines, son habileté à faire des pitreries… qui ont fait irrémédiablement craquer mon cœur.

Et si on n’avait simplement qu’à assumer nos défauts, qu’à les porter comme des bijoux ? Et si le prochain à conquérir le cœur le La Belle allait être charmé par sa maladresse, ses mains pleines de pouces, ses états d’âmes en montagnes russes, ses contradictions, ses allégeances grano, son hyperactivité périodique, son émotivité démesurée, ses crises de cocooning, ses insécurités, ses doutes éternels, sa bougeotte, sa tête de cochon, ses faiblesses hypoglycémiques,son arythmie circadienne, ses élans de colère, sa voix qui refuse de tourner sa langue sept fois, sa complexité.

Parce qu’après tout on a les défauts de nos qualités…

24 juin 2008

La bible

Pour M. le Don Juan.

Incroyable, à quel point certaines personnes ont toujours quelque chose à dire sur nos actions et nos sentiments. Toujours prêts à commenter les épisodes de notre vie, une phrase tout faite n’attend pas l’autre. Comme s’il existait un recueil dans lequel on retrouve la phrase parfaite pour chaque occasion, la liste des bons choix et des mauvais choix. Comme si ces réponses pouvaient être universelles et s’appliquer à tous.

Pourtant, lorsque les gens qui nous entourent commentent notre vécu, ils le font à partir de ce qu’ils sont, de leurs propres résonances. Ce qu’on vit fait vibrer, chez les autres, des souvenirs, ravive des blessures, confronte des choix de vie. Les « comment ça que ça marche jamais, vas-tu finir par trouver le bon », « Ça fait longtemps que c’est fini tu ne devrais plus avoir de peine » « avoir un autre enfant y penses-tu ? » etc. sont des phrases qui sont liées à l’histoire de votre interlocuteur, pas à la votre. C’est votre histoire qui résonne sur SES peurs.

Sans oublier que chaque être humain possède un garde-robe dans lequel il a enfoui les événements moins glorieux de sa vie. La seule différence c’est que certains gardent la porte fermée alors que d’autres en font des visites guidées et assument le contenu.

Seule la personne concernée sait ce qui est bon pour elle et seule cette même personne peut choisir de le faire ou pas…

16 juin 2008

Incompatibilité ?

Se pourrait-il qu’avec certaines personnes, malgré des sentiments apparemment forts, il soit impossible d’être nous même, de se laisser aller, de laisser s’exprimer toutes nos facettes. Se pourrait-il qu’en présence du Merveilleux il nous soit impossible d’être nous même comme si automatiquement à son contact, une version censurée de nous même prenait la place ou pire une version déprimée et lourde. Se pourrait-il que tétanisé par la présence de l’autre, nous n’arrivions pas à exprimer notre côté sucré et que foudroyé par l’amour naissant nous n’arrivions pas à laisser notre sérieux de côté pour simplement se découvrir par le jeu. Comme si au fond de nous la certitude que cet amour est précieux appelait à faire les choses « comme il faut ».

Ce triste scénario pourrait s’articuler comme dans le conte suivant : Un jour comme les autres La Belle et le Merveilleux tombent dans les yeux de l’autre, la tendre certitude d’être arrivé quelque part s’installe tranquillement dans leurs cœurs. Les yeux dans le vague, les respirations difficiles et des sourires ineffaçables trahissent leurs sentiments. Les rencontres se succèdent et malgré que rationnellement tout soit en place pour bâtir une histoire solide et durable, une distance reste présente, un infime espace qui empêche leurs histoires de totalement s’unir. Le Merveilleux n’arrive pas à être relax, à faire le clown, à partager ses délectables réflexions, à être lui-même, ce même lui-même qui plait tant à La Belle. Même cette évidente énergie sexuelle qui émane de nos deux protagonistes ne s’exprime jamais totalement. La Belle n’arrive pas à lui jouer du piano malgré qu’il fasse partie intégrante d’elle-même. Son corps refuse de se laisser aller lorsque vient le temps de la danse malgré qu’elle ait été jusqu’à présent un exutoire de prédilection. Ses mots restent pris dans sa gorge, elle pour qui l’art oratoire est une seconde nature. Elle est incapable de lui écrire une lettre digne de ce nom, alors qu’elle est reconnue pour sa plume. Quelle douleur pour la Belle d’observer le merveilleux à distance et de confirmer que s’il pouvait être simplement lui dans l’intimité, elle serait plus que comblée, il serait plus qu’à la hauteur.

Est-ce que cette situation est inévitable et due à une espèce de chimie qui s’opère lorsqu’ils sont en présence l’un de l’autre ? Est-elle éternelle peu importe le chemin que la vie prendra ? Ou est-ce simplement un passage normal que créent la soudaine proximité et l’intensité de l’énamourement ? Est-ce qu’au bout d’une période d’adaptation, d’un intense exercice de lâcher-prise, les versions légères, sucrées et complètes des deux protagonistes auraient pu se côtoyer happily ever after ?
Est-ce que s’ils s’étaient réellement donné le temps de se faire le tour l’un de l’autre, un avenir différent aurait pu se dessiner pour eux ?

Romantisme

Malgré le fait qu’on n’ait jamais été si bien informés, les comportements sexuels à risque sont en recrudescence. Bien que notre tête ait compris le message, notre cœur semble être victime d’une erreur de codage. Tout se passe comme si l’ultime romantisme consistait à accepter une relation sexuelle non protégée, comme si l’ultime déclaration devenait « c’est correct on met pas de condom ». Tout ça en plus, dans un moment où l’excitation des sens empêche le cerveau de réfléchir adéquatement.

Et si on en avait marre de s’inquiéter? Et si l’ultime romantisme résidait dans la situation opposée ? S’il résidait dans un moment où Merveilleux annonce qu’il est allé acheter des condoms particuliers dans le but délibéré de vous faire l’amour, s’il résidait dans un moment de caresses exquises où d’un recule stratégique du bassin vous signifiez votre doute à Merveilleux sur la proximité de vos sexes respectifs et que vous saisissant la tête il vous signifie amoureusement que vous n’avez pas à vous inquiéter qu’il ne s’approchera pas outre mesure? Et si le foutu caoutchouc servait en fait à protéger votre couple naissant de vos passés respectifs, à signifier dès le début tout le respect présent, à signaler clairement que vous êtes dignes de confiance puisque vous vous comportez adéquatement?


10 juin 2008

Tenir l'instant

Tenir l’instant, l’asseoir sur des fragments de bonheur, agripper les parcelles de joie et se créer une réalité afin de traverser ce moment pourtant si délicieux. Ancrer l’instant sur des piliers de sourires et de plénitudes éphémères.

Puis, sur le chemin du retour, sentir cet instant fondre entre les doigts et laisser monter le frisson de vide grandissant.

Puis le corps s'est arrêté

Et-il possible que dans un élan de solidarité, le corps sentant proche la fin du coeur, inhibe lui aussi ses pulsions de désir ? Est-ce dans un soucis altruiste de laisser toute l’énergie nécessaire au cœur afin qu’il conserve un minimum de battements ? Ou est-ce que dans un élan de lucidité, il se rend compte que sans les battements du cœur, les pulsions de désir sont inutiles ?

Basculer

Incroyable qu’en un claquement de doigts, la vie puisse basculer si drastiquement, qu’en un battement de cil les yeux retrouvent leur lucidité et s’aperçoivent soudainement que le Merveilleux s’est transformé en invisible. Insupportable, le poing au cœur qui indique cruellement le passage subit de la félicité à la douleur infinie

4 juin 2008

Pleurer

Laisser s’écouler les soubresauts de vulnérabilité. Pour une première fois, ne pas enfouir la peine sous des torrents de colère, ne pas laisser déferler des ouragans de rage qui ne servent en fait qu’à camoufler la tristesse, qu’à sauver des apparences trompeuses. Laisser les yeux se remplir de chaudes larmes témoignant aux yeux de tous, la profondeur des sentiments. Laisser l’égo de côté et assumer que dans les bras de cet homme on aurait voulu se déposer la tête, rendre les armes. Pleurer et être submergée de fierté, sentir enfin l’humanité émerger. Laisser la peine couler dans les veines et sentir enfin la vie traverser son corps. Accueillir chaque nouvelle sensation et enfin, sentir son cœur s’ouvrir.

9 mai 2008

Pas à pas

Avancer pas à pas. Ne pas sentir l’urgence habituelle parce que pour la première fois réside en moi à la certitude que tout ça va quelque part, que ce moment coulera vers un autre, un autre et un autre encore. Comme si tout d’un coup la destination importait peu, comme si tout ce qui comptait c’était la délicieuse route. Comme si ressentir l’inévitable succession des choses empêchait de courir vers le fil d’arrivé, persuadée qu’on y arrivera et que rendu là tout simplement une autre route s’ouvrira devant nous.

14 avril 2008

Douce Folie

Cesser de la fuir et y plonger délibérément. Cesser d’écouter le regard des autres. Poser tous les gestes fous qui nous traversent l’esprit. Cesser de vivre une vie raisonnable. Cesser de travailler sur soi pour enfin atteindre la vie d’une personne normale. Assumer ses états d’âmes, ses hauts ses bas, ses moments dépressifs, ses éclairs de créativité, sa bonne humeur intense et sa tristesse infini. Rire, crier, confronter, surprendre, déstabiliser. Assumer d’être imprévisible, assumer de bousculer l’ordre établie, de bousculer les gens autour. Aimer démesurément, souffrir intensément. Assumer d’être folle.

Puis, à force de s’assumer, sentir la folie s’adoucir pour laisser place à un bonheur prudent, à un paisible équilibre.

8 avril 2008

Le bonheur

Il est tentant d’associer le bonheur à des modèles préfabriqués : le couple, la famille, la réussite au travail, la spiritualité. Pourtant, rien de tout ça ne constitue une garantie. Le couple le plus inspirant du monde connaît aussi ses bouleversements, chaque famille a ses chicanes, chaque travail ses revers et chaque croyant ses périodes de doute.

Il est des bonheurs extrêmes qui bouleversent notre vie du jour au lendemain, qui dans un grand vertige, nous transportent et qui l’espace d’un instant apportent la solution à tous nos problèmes, à tous nos questionnements existentiels.

Il est aussi des bonheurs prudents, qui s’actualisent simplement au quotidien et qui pas à pas, jour après jour finissent par réellement transformer nos vie.

30 mars 2008

Étrangement

Étrangement, ce n’est pas une irrésistible envie de mêler ma peau à la tienne qui m’attire vers toi. Même si la certitude que ce serait délicieux s’ancre de plus en plus solidement en moi. Ce n’est pas une intense impression que la vie serait meilleure à tes côtés, même si mon imagination, me laisse entrevoir un bonheur possible. Ce n’est pas non plus, un irrépressible élan à me fondre en toi. C’est simplement la paix qui m’envahit lorsque tes yeux se posent sur moi, le sentiment d’être chez moi lorsque nous partageons mots et rires, la ferme impression d’être moi, ta douce présence assurée, ta masculinité assumée. Ce sont les doux chatouillements que je ressens sans même que tu me touches qui me poussent à rechercher ta compagnie, à vouloir multiplier ces moments de doux plaisirs. Et simplement les apprécier un après l’autre, sans rien bousculer, en faisant confiance qu’ils nous mèneront certainement quelque part de bien.

La règle de trois

Il y a trois règles de trois :
Celle de Kundera:
1.Selon Kundera, pour éviter de s’attacher à quelqu’un avec qui on partage une intimité sexuelle, on doit respecter la règle suivante : ne pas se voir plus de trois fois ou se espacer les rencontres aux trois semaines.

Celles de LaBelle :

2. Après 3 rencontres on a une bonne idée d’où peut nous mener une relation, de ce à quoi elle ressemblera, de ce qui nous plait chez l’autre, de ce qui nous agace. Il est peu probable qu’elle change du tout au tout. Souvent, on s’obstine à continuer à « découvrir l’autre » en espérant un miracle. Il y a fort à parier que la raison pour laquelle cette relation prendra fin, était déjà présente lors des trois premiers rendez-vous galants! Dans le même ordre d’idée, il est loin d’être inutile de porter attention à l’état de notre relation à 3 semaines, 3 mois etc, ce sont souvent des périodes charnières qui nous en dise long sur notre la santé de notre couple.

Finalement la règle de la dernière chance:
3. On a trois chances de réussir une relation. Pour de multiples raisons, il se peut qu’une relation qui n’a pas fonctionné une première fois ait quand même de l’avenir. On peut revenir en arrière et retenter notre chance. Au-delà de trois essais ça devient de l’acharnement. Ce qui nous rendait malheureuses les trois fois précédentes ne disparaîtra pas par magie ensuite. Inutile et déchirant d’y mettre ses énergies.


Fou vous dites ? Observez, Observez… au moins trois fois.

23 mars 2008

Éternelle splendeur

Il est tout à fait injuste que certaines femmes soient splendides et resplendissantes en tout temps : Grippées, en peine d’amour, en rush au bureau, en retard, à la garderie un matin de tempête, en habit de jogging à la maison etc.

Comme si ce n’était pas assez, non seulement on ne peut jamais critiquer leur choix vestimentaire, mais on ne peut s’empêcher de se pâmer d’admiration devant leur goût indiscutable. Bien entendu, ces femmes ont généralement un boulot prestigieux, le revenu annuel qui va avec et une maison que tous souhaiteraient avoir.

Injuste pour nous, mortelles, qui sommes poquées plus de 50% du temps. Manque de sommeil, petit rhume, irruption cutanée, cheveux indomptables, maquillage qui coule, tenue vestimentaire inadéquate, tout finit par faire ombrage à notre beauté intérieure et ce n’est que quand les astres s’alignent que nous pouvons espérer arriver à la cheville de ces déesses.

Jalousie ? Envie ? En fait plutôt de la douleur, lorsque que c’est une de ces femmes qui a maintenant le plaisir d’être aux côtés de l’homme qui a dévalisé votre cœur.

Pourtant en portant simplement attention à ce sentiment de magnificence qui nous envahit lors de moments de grâce (un regard, un compliment, un pas de danse, une coupe de cheveux, une caresse etc.) et en photographiant émotivement ces instants où nous nous sentons belle et magnifique nous serons en mesure de faire renaître ces sensations à tout moment puisque cette étincelle est en chacune de nous et qu’il suffit d’un instant de prise de conscience pour que cette éternelle splendeur soit à notre portée.

16 mars 2008

De battre mon cœur s’est arrêté.

Il existe vraisemblablement un nombre de fois maximum où on peut se « pêter la gueule », un nombre limite de fois où on peut se déchirer le cœur. Il finit par arriver un moment où ce dernier s’arrête d’aimer. Il est difficile d’affirmer si c’est le pansement qu’on lui a fait qui l’empêche de battre où si la plaie l’a irréparablement endommagé.

Il serait pratique de pouvoir élaborer une formule mathématique qui nous permettrait de déterminer si notre cœur peut prendre le risque de tenter une nouvelle relation ou s’il est trop près de la fin de sa vie. On pourrait, par exemple, additionner le nombre de ruptures aux déceptions amoureuses puis les multiplier par l’intensité des blessures, et diviser le résultat par la racine de l’amour parental multiplié par l’estime de soi. Ça nous donnerait une indication sur le choix à faire quand une étoile filante nous surprend au détour et qu’on se doute bien qu’on n’en sortira pas indemne.

Heureusement, dans la plupart des cas, l’amour continu de circuler dans les relations amicales et familiales et (le plus important) : le désir sexuel persiste. Peut-être est-ce simplement une nouvelle façon plus légère, plus facile, de vivre, une bénédiction des dieux? Peut-être, mais ça demeure tout de même un peu triste de sentir que nous ne sommes plus aptes à aimer amoureusement, de sentir qu’une partie importante de nous a perdu ses facultés.

Reste à savoir si irrémédiablement blessé, notre cœur s’est arrêté pour toujours ou s’il s’agit seulement d’un espacement exponentiel d’une période réfractaire de l’amour et qu’un beau jour, au détour d’un sourire, un chatouillement particulier nous annoncera sa régénération.

15 mars 2008

Tag

Je répond à la tag de Cendrillon Moderne

Le règlement :
1. Écrire le lien de la personne qui nous a tagué

2. Préciser le règlement sur son blog

3. Mentionner six choses sans importance sur soi

4.Taguer six autres personnes en mettant leur lien

5.Prévenir ces personnes sur leur blog respectif


Mes révélations : ( J'en ai mis 9 parce que je suis une rebelle et parce que je ne serai pas en mesure de taguer 6 autres blogueurs)

1. J'ai une connaissance étonnante ( et inutile!) de la culture télévisuelle et de ses potins.

2. J'ai déjà fait de la danse folklorique mais je pratique maintenant la danse swing.

3. J'ai un énorme tatouage dans le dos.

4. Me mettre du vernis sur les ongles d'orteil me redonne le sourire à coup sur.

5. Je suis une grano finie qui mange du Burger King en sortant du swing le vendredi soir.

6. Je n’ai pas de seins, je ne vois donc pas pourquoi je porterais un soutien gorge.

7. J’ai eu les cheveux bleus, oranges, rouges, rasés, longs, courts etc et j’avais toujours l’air aussi douce.

8. J’ai peur des tortue, je pense qu’une d’entre elles m’a dévoré dans une autre vie.

9. Je maîtrise un répertoire impressionnant de chansons d’amour kétaines au piano.


Je résiste à l'envie de taguer M. l’adulte qui l'a déjà été, même si je suis je suis certaine qu’il pourrait nous pondre aisément au moins 18 autres choses sans importance sur lui. Je tag Zen@belle, Mlle V, Mère Indigne, et Pascale

11 mars 2008

Le poids de la différence

Recevoir en plein visage l’étendue de sa différence. Réaliser cruellement que les amis considérés jusque là comme des semblables ne l’étaient pas. Mesurer l’ampleur de la trahison et suffoquer dans ses larmes. S’illuminer de vérité et accepter, enfin, que jamais personne ne pourra côtoyer simultanément les multiples facettes de la complexe personnalité. Se sentir intrus peu importe le clan. Sentir constamment le jugement sur les gestes posés et les sentiments ressentis


Se sentir incompétente de ne jamais arriver à faire comme les autres. Être un vilain petit canard qui ne retrouve jamais sa famille de cygne. Étouffer de solitude, sentir son souffle se coincer dans sa poitrine comme si affronter l’extérieur faisait trop mal. Réaliser drastiquement que peu importe les illusions, jamais personne ne pourra comprendre et supporter l’entièreté de mon être

Et ultimement, intégrer que dorénavant il sera plus rentable de mettre son énergie à y arriver seule plutôt que de tenter de se rapprocher des autres.

3 mars 2008

Éclair

Les relations éclair ressemblent aux voyages d’une semaine à Cuba. On a pas le temps de voir les mauvais côté, on est juste ébloui par la magnificence du paysage et par le sentiment de béatitude qui nous envahi. On ne réalise pas qu’après quelques semaines on en reviendrait peut-être du soleil, des daiquiris et qu’on commencerait probablement à tourner en rond. Comme une publicité malhonnête qui nous fait entrevoir un faux bonheur.

On garde en souvenir, les tremblements de terre physiques et cosmiques, le sourire éblouissant, les appels surprises, l’espoir d’une vie nouvelle. On oublie qu’inévitablement, il aurait finit par perdre son iridescence. On oublie que les mots doux et les avances audacieuses auraient un jour ou l’autre fait place à la routine. Que dans un avenir rapproché on aurait fait la connaissance de ses travers. On oublie la judicieuse distance qu’il gardait en place, comme un garde-fou l’empêchant de plonger, de s’abandonner; son inquiétante perfection, sa déroutante superficialité.

Les courtes fréquentations aux fins abruptes sont difficiles à oublier parce qu’elles conservent un aura de mystère et un monde infini de possibilités. Et pourtant, le début fulgurant et la fin précipitée devraient suffire à nous convaincre de la non- viabilité de cette histoire. Se délecter des souvenirs reste la seule avenue à envisager si on veut minimiser la déchirure.

18 février 2008

Le poids des autres

Les autres me pèsent…

Les autres qui sont si certains des gestes que je devrais poser, des choix que je devrais faire.

Les autres pour qui le chemin de mon bonheur semble si évident.

Les autres qui me dictent avec certitude les réactions que je devrais avoir.

Les autres pour qui ça semble si évident réussir sa vie, que je finis par me sentir incompétente.

C’est fou comme le désir des gens qui nous aiment de nous voir heureux peut devenir lourd. Comme si on finissait par se sentir nul de ne jamais réussir à atteindre le forfait bonheur qu’ils nous souhaitent. Comme si on finissait par croire qu’ils savent mieux que quiconque ce qui est bon pour nous. Comme si on accordait plus de valeur à leur avis sur le sujet qu’à ce qu’on ressens. Comme si on avait l’impression de les décevoir quand notre sentiment de ne pas y arriver refait surface.

Comme si tous les vœux de bonheur de nos amis finissaient par peser au point d’handicaper notre capacité à vivre notre propre vie.

Il n’y a que moi qui peut savoir ce qui est bon pour moi … et choisir de le faire ou pas…

16 février 2008

Cicatrices

Il est des peurs insurmontables, des blessures impossibles à guérir, des cicatrices qui défigurent le coeur pour plusieurs éternités.

Des cicatrices tellement nombreuses qu’elles se transforment en bouclier, empêchant pour toujours quiconque de s’approcher du cœur sans causer un déluge de larmes.

Des blessures tellement profondes, qu’on dirait des tunnels qui précipitent dans des abîmes de douleurs auxquels on finit par s’habituer, où on finit par se sentir chez soi.

9 février 2008

Se conter des peurs

Lorsqu’un nouveau prétendant fait son entrée dans notre vie, quoi de plus confortable que de lui attribuer la responsabilité de la non viabilité de la relation. Quoi de plus facile que de prendre tous et chacun à témoin d’une trop grande ardeur. Quoi de plus sécurisant que de lui laisser entre les mains les événements et les mots qui nous ont fait peur.

Pourtant, si on se force à être honnête, si on fait l’effort d’aller voir au fond de nous, la vérité nous saute aux yeux. La racine de cette peur est bel et bien située à l’intérieur de nous. Ce qui fait peur ce n’est pas la proposition rapide de l’autre de bâtir avec nous, de partager le quotidien et ses multiples plaisirs, c’est la résonance qu’a cette proposition au fond de notre cœur, c’est le rêve que cette ouverture fait naître qui nous terrorise. C’est l’idée de devoir maintenant réfléchir aux multiples possibilités de bonheur qu’on avait bien rangé dans une boite. C’est la brèche dans notre carapace que fait apparaître cette soudaine douceur, la peur de ne pas pouvoir survivre sans elle, l’impression que notre cœur pourrait retrouver sa tendreté.

Un peu comme une peau nue qui goûte pour la première fois la caresse du vent et qui en apprivoise peu à peu les nouvelles sensations.

29 janvier 2008

Le gérant

J’inaugure ici une nouvelle catégorie : « J’aurais du dire ». Ça sera un espace rêvé pour exprimer toutes les fois où La Belle trouve la réponse parfaite des heures trop tard, voire des jours ou même des semaines.

La Belle au comptoir d’un bar branché en grande « discussion » avec le gérant de la place. Gérant passe « subtilement » sa main dans le dos (en fait le très bas du dos) de La Belle. Subitement il s’arrête : « eh, elle est pas taille basse ta jupe ? Ça fait longtemps que j’ai pas vu ça!! »

La Belle aurait du dire :
« C’est parce que ça doit faire longtemps que tu n’as pas approché des filles qui ont plus que 20 ans et demi !! »

24 janvier 2008

Faire Honneur

Lorsqu’une relation prend fin, il est possible de couper définitivement le contact avec la personne qui a partagé notre intimité. On peut se revêtir de glace et passer rapidement à autre chose. Jeter tout souvenir, effacer chaque mot, laver chaque odeur. On peut tenter d’anéantir chaque souvenir, nier les émois que font renaître un parfum, rationaliser les bienfaits de la fin de cette histoire. Il arrive souvent qu’on coupe tout contact drastiquement. Comme si c’était l’unique façon de survivre

Par moment, plus encore quand notre cœur c’était élancé, faire le post-mortem de la relation ensemble peut être une avenue magnifique. Se donner l’espace pour faire vivre une dernière fois les sentiments qui nous ont animés, pour que puisse s’élever notre parole comme une hymne aux bons moments. Se donner la chance que perdure dans nos yeux, un brin de complicité. Et surtout, se laisser la chance d’honorer cette période où nos histoires se sont délicieusement croisées, unissant cœurs et âme, transformant à jamais nos trajectoires.

Il arrive aussi que ce soit impossible de rendre honneur à cette histoire en compagnie de la personne intéressée. Rien n’empêche de le faire de son côté :

Charmant,
Il était inévitable que notre histoire soit ce qu’elle a été. Deux étoiles filantes ne peuvent se croiser bien longtemps. Ton bref, mais faut-il le rappeler, intense passage dans ma vie m’a permis de me visualiser dans un ailleurs jamais imaginé. Ton corps m’a fait découvrir, au fond de moi, des trésors de plaisirs inexplorés. J’ai aimé t’aimer. Nous sommes maintenant ailleurs, nous pouvons regagner nos incompatibles univers. Le souvenir de notre nous m’accompagnera pour toujours.

Bonne route

Namaste

La Belle

21 janvier 2008

Réaliser sa vie

On est chacun le réalisateur de sa propre vie. Tout se passe comme si on faisait soi-même le montage de ses souvenirs. Mais aussi, comme si on choisissait les prises de vues, l’angle avec lequel on pose un regard sur les événements qui traversent notre vie.

C’est ce qui explique que dans une histoire d’amour les deux protagonistes puissent facilement se construire chacun une histoire différente. À titre d’exemple, il y a plusieurs années, une princesse attendait son premier enfant. Le grand prince avait évoqué que ça aurait été merveilleux qu’il soit de lui puisqu’ils auraient pu aller vivre ensemble à la campagne. Cinq années durant, ce souvenir a accompagné la princesse et nourrit cette ancienne flamme toujours vivante. Plusieurs années plus tard, le grand prince et la princesse se sont revus. Ce souvenir marquant bien en tête, remplie d’attentes, la princesse considérait bien réelle la possibilité d’enfin joindre son histoire à celle de son bien-aimé prince. Eh bien, le grand prince ne se rappelait absolument pas qu’il avait un jour prononcé ces mots. Dans le film de la princesse, ces mots avaient pris une immense place. Le grand prince, lui, ne les avait même pas gardés au montage, ils ne faisaient pas partie de sa vie. Triste histoire, pourtant personne dans cette histoire n’est à blâmer, chacun construit une histoire qui lui est propre.

L’avantage de réaliser soi même le film de sa vie c’est de pouvoir consciemment changer notre focus au moment où on vit les événements et de pouvoir monter nos souvenirs de manière à ce qu’au lieu d’uniquement nous blesser, ils nous accompagnent tout au long de notre route et contribuent à notre évolution.

14 janvier 2008

Entre les deux mon coeur balance Courrier de Mimi

Chère Mimi,
Je suis attirée par deux hommes à la fois. Chacun comble des besoins différents et je suis incapable de choisir. Comment faire?
-Cœur brisé

Chère Cœur brisé,
La réponse se situe au fond de ton coeur et toi seule peux la trouver. Par contre, quelques questions peuvent t’aider à déterminer lequel choisir :
À qui es-tu le plus en mesure de te confier ?
Avec qui partages-tu des valeurs importantes?
Sur qui peux-tu compter en cas de problème ?
Qui est le plus attentionné?
Lequel semble le plus apte à s’engager sérieusement?

Si la même réponse se répète à plusieurs ou à l’ensemble des questions, tu choisiras sans doute l’autre. Ainsi, tu pourras te plaindre éternellement que tu es malheureuse en amour.

Bonne Chance
Mimi

6 janvier 2008

La chocolatine

Il y a presqu’un an j’ai été témoin d’une conversation fort intéressante : Une copine discutait avec sa fille de 10 ans. Sa petite tergiversait devant le port du G-String, elle avait envie d’essayer mais en même temps sentait que quelque chose clochait. Sa mère lui expliquait que ce qui la dérangeait là-dedans c’était qu’elle avait l’impression que porter le G-string représentait un cautionnement à l’image de la femme objet, que ça venait anéantir les luttes que les femmes avaient menées pendant des années pour être reconnues dans leur entièreté. Selon elle, porter le sous-vêtement minimaliste revenait à accepter qu’elle était un objet de consommation : une chocolatine.

Ce discours rejoint celui des féministes extrémistes qui affirment que les femmes qui se respectent ne se posent pas en objet de désir, ne se maquillent pas, ne portent pas de souliers à talon haut etc.

Bien que fort intéressant, ce propos gagne à être nuancé. Il est impératif que les petites filles ne construisent pas leur identité autour du modèle de la chocolatine, que leur personnalité puisse développer de multiples facettes, qu’elles apprennent qu’il y a plusieurs façons d’entrer en relation avec les gens et que la séduction en est une parmi tant d’autres. Il est essentiel qu’elles acquièrent la certitude qu’elles pourront être qui elles veulent et faire ce dont elles ont envie tout au long de leur vie.

Cela dit, une fois notre identité et notre estime de soi solidement construites, dans la mesure où on peut aussi se sentir belle et merveilleuse en pyjama, dans la mesure où il s’agit d’un choix ; assumer la « chocolatine en soi » ne fera pas disparaître notre intériorité et nos qualités profondes. Exprimer cette facette de notre personnalité peut même nous permettre d’acquérir une certaine assurance. Il peut être agréable, voire libérateur d’user de nos charmes, de mettre en valeur ces aspects de notre féminité et de jouer pour un instant à la femme fatale. De toute façon, bien évidemment, notre magnificence ne tient pas uniquement à ces artifices extérieurs.