9 janvier 2014

Peine d'amour

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S’il est un domaine où l’expérience est très peu utile, c’est bien les peines d’amour. Chaque fois, la douleur sait nous surprendre.
Alors qu’on pensait cette fois-ci s’en tirer pas si mal, ( Tsé on a de l’expérience, ça ne menait nulle part, on a fait le meilleur choix possible blablabla... ) on se retrouve pétrifiée d’un chagrin jamais connu, d’une tristesse d’une profondeur vertigineuse et d’une douleur paralysante. Emmurée dans le silence, on s’entoure d’ami(e)s mais on a l’impression de faire de la figuration dans un film muet. On se jette dans le sport, en souhaitant pouvoir s’ancrer dans un corps vivant mais plus on sent ses muscles, plus on sent le vide laissé par cet homme qu’on souhaitait le nôtre. On fait passionnément l’amour à son piano, mais chaque note nous ramène à lui, chaque vibration à celles de son corps, de son âme, de son sourire, de sa présence.
Peut-être est-ce si vif parce que cette fois, pour la première fois, on s’était laissé tomber dans cette histoire sans se retenir, sans se battre ni contre nous, ni contre lui. On acceptait qu’on avait besoin d’un homme, besoin de lui. On avait ouvert son corps, son âme, son coeur, sans aucune retenue. On avait fait une place au quotidien : « comment vas-tu ? », « tu me manques », « t’es belle », « comment ça se passe jusqu’à maintenant ? », « j’ai envie de toi », « tu veux que je relises ton texte ? ». Autant de messages futiles qui laissent maintenant un gouffre sans fond.
Autre différence marquée cette fois, on n’a aucune envie de s’en remettre. Si on pouvait passer notre vie à ramper, si on pouvait éviter l’altitude, si on pouvait s’habituer à être un zombie, ça serait le meilleur des scénarios.

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