5 octobre 2014

Le beau et le terrible

Une fête d’ami(e)s qui bat son plein, la pluie, le froid, mais des gens qui s’aiment réunis pour célébrer la fin de la chimio d’une battante extraordinaire. On a cessé de compter les paradoxes depuis longtemps. La tristesse et la colère refoulées côtoient la joie et le bonheur tout simple. La vie pétille, la mort pas si loin même si reportée assez loin pour qu’on se permette d’être soulagés.

Un élan qui ressurgit, cette envie d’être consolée, de digérer à deux toutes ces émotions. Mais il n’est pas là, on le sait bien.

Et dans ce tourbillon d’intenses émotions, on prend conscience de la force de ce cercle de femmes, de ces amitiés indescriptibles qui se sont tissées chacune à leur façon mais qui sont indestructibles. Ces liens qui font qu’au fil des événements douloureux, le beau émerge toujours. Inextricablement lié au terrible, à la douleur vive.

Malgré l’envie que le beau grand coeur qu’on s’active à oublier nous réconforte, là au milieu de cette fête, on réalise que les véritables piliers sont là, pas loin dans cette pièce, ou présents au fil des jours. À travers les événements ordinaires.

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Un souper d’amies, le dimanche. Tout le monde met la main à la pâte pour préparer un repas qui sera délicieux malgré (ou à cause ?) de sa simplicité. La discussion jamais ne s’arrête, le nouveau bonheur amoureux de l’une est célébré sincèrement par les autres, même si plusieurs ont le coeur en berne. Le besoin de se taire de certaines trouve sa place dans l’envie de partager des autres. Les déceptions amoureuses côtoient le cancer et les frasques d’un adolescent. Chaque parole est reçue, chaque rire est complice. Les silences sont réconfortants. La vie s’exprime simplement et librement dans ses extrêmes.

Et c’est ainsi que le beau et le terrible se côtoient sans fin, dans une danse époustouflante, déroutante mais assurément magnifique.


Pour mes ami(e)s, pilliers irremplaçables, chacun(e)s à votre façon.

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