Si on a envie de vivre une relation basée uniquement sur le plaisir physique avec quelqu’un à qui on a déjà arraché le cœur, qu’on se doute que la situation pourrait l’atteindre, peut-on quand même aller de l’avant avec nos propositions indécentes ? Plusieurs diront que l’autre est un adulte et qu’il est en mesure de gérer lui-même ses états d’âmes, de prendre une décision et de mettre ses limites. Position tentante à adopter lorsque la certitude demeure quand à l’aptitude de ces épaules merveilleuses à vous emmener au 7è ciel à coup sûr. J’aurais plutôt tendance à dire qu’une responsabilité éthique subsiste et qu’elle consiste à ménager l’autre, surtout lorsque par le passé on est loin d’avoir été irréprochable et qu’on doit tenir compte des dommages possibles que cette rencontre extatique ou même sa simple évocation pourrait créer.
L’obsession perdurant depuis plusieurs mois, une autre question s’impose : Est-ce véritablement le corps de l’autre qu’on veut posséder? Ce désir incessant ne cacherait-il pas des sentiments plus profonds ? La panique qui s’installait à l’époque de la proximité émotive était-elle du à une peur de laisser tomber sa carapace, de perdre ses repères ?
Est-ce la nouvelle histoire naissante de l’ex fréquentation qui stimule un côté guerrier et crée une envie de conquérir ce qu’on sent nous échapper. Est-ce le désir, suite à de nombreuses épreuves, d’exister dans le regard de l’autre, de se sentir à nouveau belle et magnifique, d’appliquer un baume sur les plaies ouvertes ? La tentation de se réparer dans les bras d’un autre quitte à les abandonner lorsque épuisés ?
Ou est-ce la prise de conscience de notre incapacité à se laisser aimer véritablement, à accepter qu’un autre être humain puisse prendre soin de nous au quotidien ? La réalisation profonde que laisser quelqu’un partager sa route crée, à tort, la crainte de perdre sa force et son aptitude, durement acquise, à être capable toute seule ?
Dans le doute, il vaut probablement mieux s’abstenir et malgré la torture, laisser l’autre à son bonheur. Il le mérite bien.
31 août 2008
Éthique du plaisir
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2 commentaires:
t'inquiètes, tu es belle et magnifique...tu n'as point besoin de te retrouver dans ses bras pour en avoir la certitude.
Mr Saint-Pierre
@Mr Saint-Pierre : Je me sens effectivement belle et magnifique dans tes yeux... si seulement c'était le seul enjeu. Merci d'être là.
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