19 juin 2012

Le divan rouge

Quand je l’ai mis au chemin, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à TOI. Des milliers d’images sont remontées. Nos premières soirées passées à écouter un nombre déraisonnable d’épisodes d’une série télé. Un plan que je t’avais proposé en espérant que ça me donnerait l’espace nécessaire pour apprivoiser mes démons et te laisser conquérir mon coeur, tout en  m’assurant un minimum d’engagement. Chacun à notre extrémité, je me souviens m’être demandé si tu me désirais, alors que l’avenir allait nous prouver que oui. Tellement oui. J’ai repensé aux soirées suivantes passées à regarder beaucoup de débuts d’épisodes, à essayer de se rappeler, rendu au générique, à quel moment exactement on s’était empêtré dans les vêtements de l’autre. Je me suis aussi, évidement, souvenu de ces étreintes spontanées, interrompues par les pleurs des enfants encore si jeunes.


J’ai aussi laissé remonter les discussions intenses et déchirantes ainsi que les longs silences chargés, qui se terminaient parfois par une rencontre charnelle exquise, parfois par une baise triste, rarement par un départ abrupte. Je me suis revue assise en tailleur, face à TOI, cherchant inlassablement comment reprendre le fil, comment réparer notre départ manqué.


Puis je me suis arrêté à ce dernier moment passé au salon. Ce moment si fragile où je t’ai avoué avoir fait le deuil de faire le deuil. Où nous nous sommes lentement engagé vers le chemin de la guérison. Où j’ai senti que notre histoire arrivait à la fin d’un chapitre et que j’avais maintenant de la place pour un nouveau divan que je pourrais remplir de souvenirs heureux.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Remplir de souvenirs heureux.
J'aime la fin.
Car ton texte résonne des souvenirs en moi, qui sont assez douloureux aussi.
Beau texte miss La Belle....