7 octobre 2007

Intimité

Tout se passe comme si on avait plusieurs cerceaux autour de nous, le plus proche étant une zone sexuelle et l’autre une zone d’intimité. Un peu comme si l’intimité était un nuage qui nous entourait et qu’on devait traverser pour atteindre le corps. Cette zone d’intimité est une zone précieuse, chargée de nos mémoires et de nos émotions

Il pourrait apparaître logique d’apprivoiser en premier l’intimité et ensuite passer à la sexualité. On pourrait être tenté de penser qu’il est plus facile de passer par l’intimité pour se rendre à la sexualité, de prendre le temps de se connaître, d’apprendre à communiquer, d’apprendre à partager des moments de vulnérabilité et de partager des intérêts communs avant d’explorer l’espace sexuel qui s’offre à nous.

Pourtant, il apparaît que bien souvent, nous nous donnons un élan pour survoler la zone d’intimité et atterrir immédiatement dans la zone sexuelle. Il apparaît qu’il est beaucoup plus simple de ne pas gérer cette zone d’intimité, trop nuancée, où notre esprit doit se risquer à mettre des mots sur les états d’âmes de son cœur. L’intimité de l’âme est beaucoup plus ardue à supporter que celle des corps. Il est plus facile d’éluder cet espace d’intimité, nous nous évitons ainsi d’ouvrir notre cœur et de travailler nos interactions.

Il est plus laborieux d’aller lentement, de prendre le temps de mélanger notre nuage à celui de l’autre, d’écouter, de sentir, de respirer, de faire de la place afin que puisse cohabiter harmonieusement ces deux intimités ; afin que se développe une intimité commune. Il est difficile de supporter les moments d’intimité s’ils ne se concluent pas par une rencontre sexuelle. Il en est de même pour les moments de quotidiens. Comme si cette intimité nous faisait miroiter la possibilité de se perdre dans cette attirance, de se perdre dans l’autre. Transformer immédiatement une relation en une relation essentiellement sexuelle a quelque chose de rassurant. Les paramètres sont plus faciles à établir. On sait que l’autre est là pour notre corps, on sait comment va se dérouler la soirée, les codes sont clairs.

Pourtant, le partage de l’intimité amoureuse est un souhait partagé par plusieurs ; ses possibilités et promesses sont alléchantes, malgré l’implication demandée. Le reste de notre vie sera sans doute un long chemin vers l’intimité partagée où s’emmêleront nos peurs. Comme tous les autres chemins, il sera fait de détours et de retours infinis. Ce sera à nous, quotidiennement, de faire des choix ; de déterminer la zone de confort où nous sommes en mesure d’évoluer. Ce sera loin d’être parfait, ce sera la vie.

1 commentaire:

Monsieur l'adulte a dit…

Je pense que certaines personnes se servent de l'intimité comme d'une manière d'atteindre certains besoins, comme par exemple la sexualité ou la tendresse. Tandis que d'autres percoivent l'intimité comme un besoin, que l'on atteint par la sexualité.

Tout déepnds de si on use de l'intimité comme d'un besoin ou comme d'un moyen d'atteindre d'autres besoins.