3 novembre 2009

La collection

Une gang de fille, un party, une discussion, une idée…

-On devrait cesser de chercher (ou d’attendre) un amoureux. On devrait se faire une collection d’amants.
-Une collection ?
-Ben oui, c’est pas mal moins compliqué d’avoir plusieurs amants qu’un seul.
-C’est clair, quand t’as le goût de baiser t’as le choix
- En plus, tu mets pas de pression sur le seul mec disponible, si t’en a 4 tu peux les appeler une fois par mois chaque
-Genre
-T’as moins d’attentes
-Tu t’attaches moins
-Ça te permet de combler différents besoins ; un plus tendre, un plus riche, un plus cute, un plus fougueux.
-On peut même faire du recyclage
-Excellente idée
-On fait ça
-Ok !

Vérification faite, la gang de filles est significativement déçue. La légèreté et le plaisir ne sont pas au rendez-vous. La volupté et la simplicité non plus ! D’abord l’approvisionnement est ardu. Passé 30 ans, le choix est moindre et le temps disponible pour le magasinage aussi. On passe moins de temps dans les bars qu’à 20 ans, on rencontre moins d’amis d’amis, on rencontre moins de monde au travail qu’à l’école etc. On se retrouve avec un ratio de baise chirurgicale frôlant le 100%. Est-ce que l’insatisfaction est liée à la difficulté de trouver des amants potables ? Peut-être. Est-ce que la déception de constater que même ces relations ne peuvent pas se dérouler simplement y est pour quelque chose ? Probablement. Est-ce la constatation étonnante que la bêtise humaine n’a pas de limite ? Possible.

Il se pourrait aussi que nos expériences passées nous aient procurés des sommets de plaisirs difficilement atteignables. Qu’habituées à la haute cuisine nous ne nous satisfassions plus de tv dinner. Qu’après avoir explorées mille et une combinaisons de caresses enlevantes avec un être unique, nous n’ayons plus envie de simples baises hygiéniques. Qu’après avoir senti l’irrésistible attirance d’une peau brûlante, nous n’arrivions plus à nous laisser aller à l’appel d’une caresse tiède. Qu’après avoir repoussé les limites du plaisir et vécu des explosions orgasmiques indescriptibles, nous souhaitions revivre la même intensité.

Reste à voir si la vie nous offrira d’autres rencontres divines ou si nous devrons tristement espérer que ces empruntes s’effacent sur nos corps.

Collection : 0 Espoir : 1

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu es en feu la belle!!! Je suis assez d'accord avec ton propos d'ailleurs. C'est drôle, c'est comme si je me sentais concerné... étrange...

Unknown a dit…

Je suis pour l'espoir. On dit que l'espoir fait vivre. Je suis aussi d'avis que la collection est énergivore et que cumuler les amants disperse énormémment(bien qu'un puisse s'en délecter pour un temps). En réalité, peu d'entre-nous pouvons tenir le coup ainsi longtemps sans se perdre dans la confusion qu'entraînent les liaisons sexuelles multiples. La frontière est poreuse entre réciprocité, plaisir et attachement. S'il n'y a pas de confusion il existe du moins une charge. Une femme accueille un homme en son yoni, elle le porte en elle, que son désir soit animé par l'amour ou pas, l'échange laisse une trace subtile, voire inconciente. Quelle femme, si promiscueuse soit-elle, peut prétendre ne pas porter en elle les souvenirs, bons ou mauvais, de ses amants? Ton texte est très intéressant, il m'interpelle. Merci.

Anonyme a dit…

ah ma belle amie...
collectionner les amants ou pas. Telle est la question.
Je crois pour avoir pratiqué la chose un peu qu'on finit toujours par y laisser un peu de nous même. Alors commence un calcul simple... Est-ce que je gagne autant que j'y laisse ?
Parfois l'équation semble facile, d'autres fois, l'équation est plus pernicieuse, plus difficile à faire.
Comment calculer les gains et les pertes dans un rapport humain aussi intime, même fait chirurgicalement ?
Surtout... La question qui m'est venue...
Comment arriver à se sentir bien, en connection, sans ressentir quelque peu un sentiment qui ressemble à de l'amour, sinon à un attachement...
Et qui dit attachement... dit...
risques potentiels de blessures...
Car on n'oublie pas.
Au départ, on ne voulait que des amants...
Soupirs....

Castorman a dit…

Il n'y a que quelques grands amours, et les autres sont de vaines tentatives vouées, non même plus à l'échec de soi, magnifique rédemption, mais à l'oubli, ou pire, à l'indifférence, à la coquetterie. Il faut apprécier ces petites amours pour ce qu'elles sont : si peu. Il faut aimer un temps.
-Napoléon