11 novembre 2007

La rupture

Ce qui est difficile lors d’une rupture, mis à part survivre, c’est de garder un souvenir réaliste de cette relation. S’il peut être tentant de se remémorer uniquement les points négatifs, afin de survivre, inévitablement les points positifs nous rattraperons un jour et nous serons probablement tiraillées par l’envie de faire un retour. En effet, comment résister à l’envie de rappeler Charmant lorsqu’on se remémore ses mains pressant les nôtres, sa bouche moulée à la nôtre, les caresses affolantes, la connexion parfaite des corps, ces moments où la réalité n’existait plus, les fois où il a ouvert son coeur, les fois où malgré l’éloignement les âmes se sont fusionnées, les moments où vous avez entrevu une vie commune.

La solution réside probablement dans un réalisme bien dosé qui consiste à se rappeler pourquoi on est partie et à s’injecter les bons souvenirs à dose homéopathique afin de ne pas les oublier, afin de se faire du bien, mais surtout pour éviter qu’ils nous éclatent en plein visage à un moment où on ne s’y attend pas et où on est vulnérable.

La séparation est un processus qui implique des allers et des retours. Il faut être indulgent envers soi et ne pas oublier que l’amour n’est pas rationnel, qu’il est plus grand que nous, qu’il s’agit d’une émotion, d’un point au cœur, d’un implant dans la peau, qu’il peut nous connecter à l’univers mais aussi nous précipiter en enfer le temps de dire Charmant.

Lors d’une rupture, les incohérences sont permises. Elles peuvent nous aider à se détacher. Il est extrêmement difficile de s’éloigner d’un être qui s’est implanté dans notre peau même s’il est poison pour nous. On a le droit de faire tout ce qu’on veut : le supplier de revenir et le repousser la seconde suivante. On a le droit de hurler que plus jamais on ne lui adressera la parole puis flotter de bonheur les jours suivant une extatique rechute.

Un des aspects les plus douloureux de la rupture est d’accepter qu’on ne sera jamais la personne qu’on voyait dans les yeux de l’autre, la personne qu’on aurait pu devenir à son contact ; de ne pas laisser l’impression qu’on n’était pas à la hauteur s’installer. Il faut maintenant accepter qu’on sera une autre personne, qu’on vivra une autre histoire et qu’on verra un jour, dans les yeux d’un autre un reflet de nous qui nous donnera envie de lier notre histoire à la sienne…

9 commentaires:

Unknown a dit…

Les moments négatifs servent à nous montrer que nous sommes toujours vivants. Les points positifs, c'est utile que pour le moment où nous aurons à nouveau une autre personne pour nous... Afin de se rappeller les choix que nous faisons...

Moi a dit…

Il y a effectivement un moment de deuil, mais par la suite moi ce qui m'aide énormément c'est de développer une amitié avec mes ex, laisse moi te dire que il n’y en a pas un avec qui j'aurais un désir de rétablir la relation pan toute.

Tant dit que si je n'aurais plus de contacts avec eux, je crois que moi aussi je les idéaliserais un peu trop.

Monsieur l'adulte a dit…

''Un des aspects les plus douloureux de la rupture est d’accepter qu’on ne sera jamais la personne qu’on voyait dans les yeux de l’autre''

Comment tu fais la belle pour être toujours aussi juste?

Anonyme a dit…

Quand on vit une rupture, c'est le deuil de ce qu'on rêvait que la relation deviendrait et nous offrirait qu'on doit faire. Lorsque j'écoute ces chansons de nos débuts, ce n'est pas où en était rendue la relation avant notre rupture qui me fait pleurer, mais bien tous ces rêves que j'avais pour nous deux, toutes ces douceurs entrevues, tout ce bonheur que je pouvais presque toucher... qui finalement s'est volatilisé... Mais comme il est difficile dans ces moments de croire qu'une autre histoire viendra! D'accepter que peut-être encore, la suivante ne sera pas la bonne, que peut-être encore, des rêves s'envoleront en fumée. Et pourtant, ce sont ces rêves qui nous font vivre. Ces rêves qui nous donnent envie de rêver encore. Puissent-ils un jour devenir réalité.

Anonyme a dit…

Il me semble que les relations d'aujourd'hui sont uniquement basées sur la passion... En fait, les gens ne vivent que pour ça. Ressentir la passion ! Et ils s'imaginent que s'ils ne ressentent pas (ou plus) la passion, ils n'aiment plus... Quel raisonnement. Ces gens sont accrocs à leurs hormones de plaisir ! L'amour n'est pas la passion ! La passion est un constitutif d'une belle relation, mais l’amour n'est pas que ça. C’est en PARTIE ça.
La passion est engendrée par le désir, lui-même ensemencé par l'esprit (la perception qu'on se fait de l'être « désiré » ou « idéalisé »). Pourtant, à en écouter certains, les gens font très bien la différence entre l’amour et le désir - ou la passion - et pourtant, dans la réalité, il en va tout autrement. Pourquoi ? Parce qu’un trop plein de désir, de passion, fait perdre la tête…
Autrement dit, la passion rend con et quand je la vois (la fille), je deviens niaiseux. Faîtes-vous en pas. C’est normal. Pourquoi ? Parce qu’il y a une cause biologique à tout cela. La Nature cherche à se reproduire avec les plus beaux spécimens. De là, vient le désir. De notre instinct lié à notre survie et à celle de notre espèce, De nos gènes. Autrement dit, ce n’est plus le cerveau qui mène, c’est le corps (et ses gènes) ! Hommes et femmes confondus. Le corps a sa propre conscience que la conscience ignore elle-même... Cette conscience du corps, les psychanalystes l’appellent « inconscient ».
Mais si vous voulez faire votre vie à deux. Va falloir apprendre à calmer ou à maîtriser vos ardeurs (vos pulsions) et à vous raisonner, car si vous perdez la tête à chaque fois que Bo Derek ou que Brad Pitt passe devant vous, vous allez rester seul longtemps. C’est une façon imagée de dire que la passion doit être compensée par une dose de raison quand vient le temps de choisir un partenaire…
En général, les femmes excellent assez bien là-dedans, mais pas beaucoup d’hommes. Encore là, cherchez pas trop pourquoi… C’est l’instinct biologique de reproduction qui joue aussi. Tout comme dans l’infidélité, la prostitution, la bisexualité, qui sont toutes des stratégies de reproduction développées par notre espèce dans le but de se reproduire au meilleur de sa capacité selon chaque spécimen et chaque situation. Car la Nature sait s’adapter.
Et c’est bien parce que le corps mène complètement qu’on dit que l’amour (la passion, en fait) fait perdre la tête. Et c’est après que la passion eut tombée un peu, que vous vous ressaisissez et vous vous dîtes : Putain, je l’ai dans la peau, mais cette personne ne me convient pas du tout ! Et c’est quand l’hormone du plaisir commence à diminuer que le cerveau se réveille comme par enchantement et qu’il commence à raisonner. Et là, en général, ça va mal à shop… On peut dire à ce moment que c’est le début de la fin. Mais aussi le début des souffrances qui s’ensuivront.
Pour éviter la rupture et les souffrances qui s’en suivent à tout coup généralement, il ne faut pas seulement être vigilant (ou être clairvoyant), faut aussi remettre sa conception de l’amour en question et se demander : Finalement, c’est quoi l’amour ? La passion ? Le désir ? L’attirance ? Ou une personnalité qui me convient et qui me plaît autant que son beau corps… Mais toutes ces questions, il faut se les poser avant de rencontrer le bel âtre qui vous fera chavirer le cœur.

Anonyme a dit…

Mais même si on se pose ces questions, cher anonyme, et qu'on peut faire d'abord une bonne sélection globale, trouver quelqu'un où même notre raison nous dit qu'il semble nous convenir, ça ne veut pas dire que cela s'avérera exact. Il est une partie de la relation qui ne se vit, ne se découvre et ne se construit qu'à deux. Et des fois c'est celle-là qui finalement nous expose comme deux êtres trop différents pour être ensemble. Même si au début, on voyait bien qu'on avait l'air d'aller bien ensemble. Parfois les ressemblances se vivent au bout du compte comme des différences; et c'est ça qui peut faire pleurer à la rupture. Lorsqu'on avait pris le temps d'essayer de choisir le bon, et que même là, ce n'était pas lui. Même ces ressemblances qui nous attiraient, ça demeurait notre cerveau qui les unissaient, qui leur donnait la saveur qu'on espérait. Mais vous savez quoi?... je crois que je continue à y croire.

Anonyme a dit…

Chère Marlou, je pense que si vous réalisez, en pleine relation, que votre partenaire vous est soudain devenu trop différent pour rester avec lui (et que ses ressemblances - avec vous – vous apparaissent tout à coup comme des différences…) c’est tout simplement que vous n’avez pas pris ASSEZ de temps pour le CONNAÎTRE avant de vous lancer en relation avec lui.
Et cela est le problème de bien du monde. Pour ne pas dire de tout le monde… Tout le monde se garroche tête la première. Pourquoi ? Qu’est-ce qui presse ? Êtes-vous si pressé de ça de souffrir ? Prenez le temps de vous connaître avant de vous lancer dans une relation. Fréquentez-vous ! On ne connaît pas quelqu’un du jour au lendemain.
Bâtir une relation sur la passion revient à bâtir une maison sur de la glace. Quand la glace fond, la maison s’écroule. – Le Dalaï Lama
Dans l’ancien temps, on appelait ça « se fréquenter ». Aujourd’hui, on dit plutôt « sortir avec » (ce qui signifie, à vrai dire, « coucher avec »). Mais il y a une sacrée différence entre les deux. Car durant ces « fréquentations » anciennes, il y avait toujours un chaperon pour vous avoir à l’œil. Alors, il devenait difficile de passer à l’acte.
Conséquemment, il fut une époque où se fréquenter signifiait s’asseoir sur la balançoire à l’arrière de la maison, une bonne partie de la soirée en discutant, ou prendre une p’tit marche (avec le dit chaperon en retrait, jamais trop loin derrière) ou rentrer à la maison et jouer une partie de romain 500. La différence avec aujourd’hui, c’est qu’asteur, quand on rentre en dedans, c’est plus pour jouer aux fesses qu’aux cartes quoi qu’on peut toujours faire un compromis en se tapant une partie de « strip poker »… Remarquez qu’il y a du bon et du mauvais à toute chose, mais que les conséquences de la couchette sont autrement plus pénibles à vivre quand ça ne fonctionne plus que de perdre aux cartes…
Les relations sexuelles favorisant l’intimité et donc le rapprochement, quand on se rend compte que la personne ne nous convient plus, il est toujours plus difficile de rompre. Et c’est là que les gens souffrent.
Socialement donc, de nos jours, on prône toujours, consciemment ou non, la PASSION (le désir, le sexe, bref le plaisir), alors que tout cela est éphémère. Alors qu’il vaudrait peut-être mieux viser le bonheur (à long terme), au lieu du plaisir momentané. Et pour atteindre cet objectif (celui d’être heureux en couple), il faut mettre autant d’énergie et de temps que celui qu’on dépense pour atteindre ses objectifs de carrière ou suivre un doctorat en psychologie…
Apprenez à bien connaître votre partenaire avant de sortir avec lui. Fréquentez-le longtemps (2 à 3 ans) avant de vous lancer. Vous risquez de moins vous blesser. Et si vous vous pétez la gueule malgré tout, consolez-vous en vous disant que vous avez fait tout ce qu’il fallait pour que ça marche, et que si ça foirez, c’est de toute évidence à cause de lui et que la vie sera lui remettre la monnaie de sa pièce tôt ou tard.

Anonyme a dit…

Cher anonyme,

Je suis partiellement d'accord avec vous. Je vois aussi comme important d'étirer les fréquentations, ce que, bien souvent, nous faisons bien peu de nos jours. Pourtant, à écouter votre description des fréquentations, il me semble qu'elles ont tout pour attiser cette passion, faire perdre la tête et ne plus pouvoir juger. Je suis d'avis qu'il est des gens que l'on ne découvre vraiment qu'en entrant réellement en relation avec eux. Et ça n'implique pas que la sexualité! Et puis dire que c'est vraiment la faute de l'autre si ça ne fonctionne pas... bof. Moi je ne crois pas qu'il y ait de "faute" comme tel. On se rend compte à travers une relation qu'on n'est pas fait l'un pour l'autre, qu'on ne se rend pas mutuellement heureux . Mais pour le savoir, il faut parfois l'avoir vécu. Alors, oui, d'accord pour étirer les fréquentations, mais à un certain point, il faut quand même se lancer dans la relation pour atteidre un autre niveau de connaissance de l'autre, au risque de se tromper! Et puis tant pis si c'est ce qui arrive! Qu'est-ce qui dit que les moments partagés n'en auront pas valu la peine? (La Belle, je crois bien avoir réussi l'étape de décontamination des souvenirs pour parler ainsi!!!)

Visiblement, anonyme, nous semblons faire référence à des expériences que nous avons chacun vécues et qui teintent présentement notre discours et notre vision. Comme quoi tous ces sujets ne sont jamais bien bien froids et objectifs!

Anonyme a dit…

Cher anonyme... et si vous sortiez de l'anonymat? Puisque clairement, vous en savez présentement plus sur moi que j'en sais sur vous.