« Le sexe a quelque chose de destructeur quand, au lieu d'unir, il sépare, renvoyant chacun au délire de sa solitude et de son avilissement. » Monsieur l’adulte.
Ouvrir son cœur et son âme semble très difficile. Pourtant c’est essentiel pour se connecter à l’autre. La logique de consommation qui domine présentement s’applique aussi à la sexualité, on ne rencontre plus l’autre, on consomme son corps. En refusant de s’ouvrir ainsi, on se prive de multiples sensations. Un peu comme si on tentait de se faire une rôtie dans un grille-pain qu’on ne brancherait pas. On fait tous les gestes nécessaires mais notre rôtie ne goûte pas la rôtie. Il faudra mettre pas mal de confiture pour que le goût soit agréable.
Une relation sexuelle, aussi courte soit-elle nous donne l’opportunité d’une rencontre avec l’autre, de se connecter à plus grand que nous. On n’a qu’à penser, par exemple, au tantrisme : «À travers l'acte sexuel, les fidèles célèbrent le moment de la création et, atteignant une parfaite maîtrise des forces surhumaines du cosmos qui se manifestent à travers leur corps, ils permettent l'union du jivâtman avec le paramâtman. »
Actuellement, les relations sexuelles sont plutôt considérées comme une rencontre mécanique des organes génitaux dans le but de produire quelque chose qui ressemble à un orgasme, à du plaisir. Pourtant, il est à la portée de tous de ressentir le grand frisson, d’atteindre l’espace où on cesse de sentir les limites de son corps, où l’âme de l’autre pénètre notre chair et où notre cœur se glisse dans la peau de l’autre.
Puisque notre réserve, notre fermeture à l’autre nous limite grandement dans les possibilités de sensations, nous avons de plus en plus recours à des pratiques extrêmes dans le but de ressentir quelque chose qui se rapproche de l’extase. C’est ce qui fait qu’on consomme de plus en plus de porno et que nos relations sexuelles s’en inspirent de plus en plus. C’est ce qui peut expliquer notre recherche frénétique de partenaires multiples tous plus hot les uns que les autres. Il peut être amusant, intéressant d’intégrer dans notre vie des pratiques « piquantes » Ce qui est triste c’est lorsque la seule façon de parvenir au plaisir se situe à l’extérieur de nous, dans des pratiques qui peuvent facilement devenir avilissantes et humiliantes.
On se retrouve alors avec des corps qui s’entrechoquent, des gestes saccadés et des lendemains décevants. Alors qu’en s’ouvrant, en laissant l’autre se glisser en nous dans son entièreté on a la chance de connaître les peaux qui se mélangent, les respirations qui se synchronisent, les âmes qui se rejoignent, les cœurs qui s’ouvrent, les mains qui devinent le chemin du plaisir, les corps tellement emmêlés qu’on ne sait plus à qui ils appartiennent. Pour se faire, il faut ouvrir les yeux, plonger dans le regard de l’autre, laisser ses mains s’enraciner dans son corps, écouter le murmure de sa peau, être à l’affût des moindres tressaillements qui nous guideront vers d’exquises caresses. Il faut permettre à son cœur de ressentir l’émotion du moment.
Loin d’exiger la retenu, cette façon de vivre la sexualité permet de passer de la douceur à la fougue, sans jamais quitter l’intensité du moment. Elle rend possible le glissement subtil de la tendresse à la vivacité, la douce escalade du plaisir tantôt latent tantôt ardent qui nous mène à l’extase.
23 septembre 2007
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1 commentaire:
Merci pour la réponse! On est sur la même longueur d,onde concernant la sexualité et comment la vivre :)
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